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La Poste est-elle en danger dans nos communes rurales ?

Par Justine Houllé

À l'occasion du Congrès national des maires ruraux de France, qui se déroulait à Saint-Julien du 27 au 29 septembre, le président-directeur général de La Poste Philippe Wahl a annoncé une coupe budgétaire dans la somme allouée au contrat de présence territoriale qui le lie à l'État.

Sur la façade d'une agence postale communale, le logo de La Poste.
France, Paris, 2023-08-07. Illustration of the Post Office logo on an sign on a postal agency in Paris. Photography by Felix Lebelle / Hans Lucas. France, Paris, 2023-08-07. Illustration du logo de la Poste sur un panneau d un bureau de Poste a Paris. Photographie par Felix Lebelle / Hans Lucas. (Photo by Felix Lebelle / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP)

La Poste risque-t-elle, à terme, de disparaître de nos communes rurales ? C'est la question que se posent bon nombre d'élus, après la déclaration du PDG de La Poste Philippe Wahl lors du Congrès national des maires ruraux de France. En cause : une coupe budgétaire de 50 millions d'euros dans le budget alloué à La Poste pour faire fonctionner ses agences communales. Décidée par l'État et effective dès cette année, cette annonce concerne 17 000 agences communales postales. On en parle avec Michel Fournier, président de l'Association des maires ruraux de France (AMRF) et maire de Les Voivres dans les Vosges.

Un"mauvais signe" qui "entretient le sentiment d'abandon dans les milieux ruraux".

Du sursis : c'est tout ce qu'il reste aux 17 000 agences communales de La Poste désormais menacées par l'annonce d'une coupe budgétaire. Pour le président de l'Association des maires ruraux de France, c'est un coup dur difficile à encaisser : "La Poste, c'est comme l'école. C'est un étendard !". Pour l'édile des Vosges, l'État n'a pas tenu sa promesse : un "contrat [a été convenu] entre La Poste et l'État. [Il en va de] l'engagement de l'État pour ces 17 000 points de poste !".

En effet, les agences communales postales ont tendance à devenir un lieu d'échange et de vie pour les habitants des zones rurales. Ainsi, retirer ces "points relais", c'est prendre le "risque d'accélérer" la fermeture de nombreux lieux essentiels à la cohésion d'une petite commune ou d'un territoire parfois éloigné des grandes métropoles, déplore Michel Fournier.

Par conséquent, l'édile est formel : réduire de 50 millions le budget alloué par l'État à La Poste est un très "mauvais signe". En d'autres termes : "les territoires ruraux ont déjà le sentiment d'être oubliés et négligés [dans l'attribution des services publics]. À force de [retirer] un service, puis un autre [et ainsi de suite], on entretient ce sentiment d'abandon dans les milieux ruraux", dénonce le président de l'Association des maires ruraux de France (AMRF).

Une coupe budgétaire qui représente près d'un tiers du budget annuel alloué à La Poste.

De plus, il est important de rappeler que le budget alloué à La Poste s'élevait initialement à 177 millions d'euros par an. De fait, la coupe budgétaire souhaitée par Bercy représente "quasiment un tiers du budget global, ce qui est énorme", constate Michel Fournier au micro de Benjamin Glaise.

Toutefois, le maire de Les Voivres reste optimiste : "aujourd'hui, rien n'est décidé définitivement". Dès lors, l'objectif du représentant de l'AMRF est clair : dans un premier temps, il est nécessaire de "faire pression" sur les ministres référents pour tenter d'inverser le cours de la situation. Ensuite, il lui importe de faire en sorte que "cette pré-décision ne puisse pas aboutir".

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