Pourquoi évoquer Matignon ? Parce que, à en croire Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, la question de l’âge de départ à la retraite serait de nouveau sur la table, selon François Bayrou.
Une information pour le moins surprenante, surtout quand on sait que la France est au bord de la banqueroute, qu’elle n’a pas de budget et que l’abandon de la réforme des retraites serait une catastrophe, à la fois économique et politique.
Une catastrophe économique
D’abord sur le plan économique. Un abandon de cette réforme entraînerait inévitablement une dégradation supplémentaire de la note de notre pays. Les conséquences ? Une hausse des taux d’intérêt qui viendrait alourdir encore davantage le poids de la dette.
Alors que la France n’a ni budget équilibré ni majorité politique stable, il est à craindre que les prêteurs, s’ils se risquent encore à nous financer, le fassent à des conditions drastiques. Et ce n’est pas tout : avec une gestion de l’argent public défaillante depuis 50 ans, trouver des financements devient une gageure.
Il suffit de rappeler ce chiffre édifiant : sur les 1 000 milliards d’euros d’augmentation de la dette publique depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Élysée en 2017, la moitié est due au financement des retraites.
Une catastrophe politique
Sur le plan politique, abandonner la réforme reviendrait à balayer la seule réforme majeure – bien que largement insuffisante – des sept années d’Emmanuel Macron à la présidence. Ce serait une renonciation totale au courage politique et une marque de faiblesse face aux pressions sociales.
Une catastrophe morale
Enfin, sur le plan moral, il est illusoire et irresponsable de laisser croire aux Français qu’avec l’augmentation de l’espérance de vie, il serait possible de continuer à travailler moins longtemps que nos voisins européens.
Prenons l’exemple de l’Italie, où le montant des retraites diminue de 2 %, tandis que l’âge minimum de départ passera à 69 ans et 6 mois d’ici 2050. Comment imaginer que la France puisse maintenir un modèle à contre-courant de cette réalité, sans condamner les retraités de demain à des pensions de misère ?
Une nécessité de courage politique
Depuis des décennies, on achète la paix sociale à coups de milliards empruntés. Mais si, pour le Béarnais Henri IV, « Paris valait bien une messe », espérons que, pour son compatriote François Bayrou, le courage politique vaudra bien une censure.
Retrouvez "Le coup de gueule de Philippe David" tous les jours dans Les Vraies Voix de 17h à 19h. Abonnez-vous à notre chaîne YouTube pour retrouver toutes les vidéos sur la playlist de l'émission.
Suivez nous sur les réseaux sociaux :