Quatre mois après les émeutes qui ont suivi la mort du jeune Nahel à Nanterre (Hauts-de-Seine) le 27 juin, Élisabeth Borne a annoncé une série de mesures visant notamment à répondre à une « crise de l'autorité » ; les émeutiers étaient, en majorité, des hommes très jeunes et peu diplômés, a-t-elle rappelé. Certaines mesures ciblent expressément les parents. Qu’en pensent-ils ? Mathilde Jullien, reporter Sud Radio, est allé recueillir leurs réactions dans les rues de Nanterre.
Sanctionner certains parents avec des travaux d'intérêt général, ou des stages de citoyenneté est une mesure injuste pour cette mère de deux enfants. « Comment pouvons-nous prouver qu’un parent à manqué à son devoir parentale ?, s’interroge-t-elle. Il ne faut pas oublier que l’adolescence est une phase très difficile. On ne sait pas comment les parents se battent pour aider leurs ados dans cette période délicate », ajoute cette mère de famille.
Punir les parents, une approche répressive qui n’est pas à la hauteur pour Mehdi, lui aussi père de deux enfants. « On réagit au lieu de prévenir et c’est malheureux d’en arriver là. Ce sont des adolescents, il faut voir ce qu’on leur propose. Quels sont leurs objectifs de vie ? On sait très bien que l’éducation nationale a perdu de son pouvoir d’éduquer… Ça doit passer par l’école », martèle-t-il au micro de notre reporter.
Mais d’autres parents voient d’un bon œil les annonces du gouvernement, notamment en ce qui concerne l’autorité parentale. « Ce n’est pas facile, mais c’est notre responsabilité », déclare Félicité, qui a fait le choix d’inscrire ses trois enfants dans le privée malgré sont petit salaire.
Le gouvernement propose également d'encadrer les jeunes délinquants par des militaires et de bannir pendant six mois des réseaux sociaux ceux qui postent des vidéos encourageant la violence.