On ne pourra donc plus vendre de voitures thermiques à essence à l’horizon 2035. "La décision concerne tous les véhicules légers, de moins de 3,5 tonnes", décrypte Nicolas Le Normand, président du métier Véhicules industriels de Mobilians, premier mouvement des chefs d'entreprises du commerce et de la réparation automobile et des services de mobilité. "Nous avons une interdiction de vente de véhicules neufs. Cela ne concerne pas l’occasion, ni l’usage des véhicules."
Voitures électriques, centrales thermiques ?
"Cela concerne l’Union Européenne, pas l’Europe géographique. Soit 20% du parc mondial sur lequel on ne pourra pas avoir de véhicules légers essence ou diesel." Les hybrides seront-elles aussi interdites ? Dans le texte actuel, c’est le cas. Ce sera du tout électrique. "Mettre fin à la vente de véhicules neufs à moteur thermique en 2035 : c'est l'un des engagements que j'ai pris, en cohérence avec nos objectifs climatiques. Cette bascule, le Parlement européen vient de l'approuver. Notre Europe ouvre la voie !", s’est réjoui Emmanuel Macron sur Twitter.
"Maintenant, ce qui manque beaucoup dans le texte, c’est la production de cette énergie électrique, souligne Nicolas Le Normand. L’énergie est le premier secteur émetteur de gaz en effet de serre en Europe. En France, elle est un peu plus verte. Les centrales thermiques en Allemagne sont en quelque sorte des moteurs thermiques. Si on met le moteur au niveau des centrales, qu’on produit de l’électricité et qu’on la stocke avec toutes les déperditions que cela impose pour la mettre dans un véhicule, nous n’aurons pas résolu le problème."
Encore des voitures thermiques pour des décennies
Miser sur le tout électrique a-t-il du sens ? "Oui, in fine, et il y a un consensus des constructeurs". Pour autant, Toyota, le n°1 mondial, ne mise pas sur le tout électrique et prône la mixité. "Comme les autres, il n’est affecté que sur 20% du marché. L’Europe va être en avance sur tous les pays du monde, c’est une recherche d’exemplarité. Le danger de faire un choix technologique est de se priver d’évolutions possibles dans un futur proche. Mettre en place une régulation aurait été plus intéressant. Tout le monde a sous-estimé les conséquences sur notre économie et sur la vie du pays."
"Cela va avoir de très grosses conséquences sur notre vie quotidienne et bien avant l’échéance, estime Nicolas Le Normand, président du métier Véhicules industriels de Mobilians. On va certainement avoir un pic de vente de véhicules thermiques. Beaucoup de gens vont chercher à acheter avant l’interdiction, et les véhicules sont conservées longtemps. En France, la moyenne d’âge des véhicules est de 10 ans, de 18 ans en Grèce et en Roumanie. Entre l’interdiction des véhicules thermiques neufs et la fin de présence dans le parc, il va se passer plusieurs décennies."
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