Reportage de Lionel Maillet
Au volant, Tom effectue ses dernières heures de conduite avant de passer l'examen sous l'œil attentif de son moniteur. Au programme aujourd'hui, s'entraîner sur le parcours qu'il devra faire lors de son passage devant l'examinateur à la fin du mois. Le jeune homme déjà majeur aurait bien aimé pouvoir conduire beaucoup plus tôt :
"Je travaille dans la restauration, je prends le bus le matin et le soir je dois attendre que mes parents viennent mes chercher entre 23h et minuit.
Ne pas passer par la conduite accompagnée et abaisser l'âge du permis à 17 ans est une idée dangereuse estime Denis Sautel qui est moniteur d’auto école à Toulon :
"Conduire seul à 17 ans, à mon avis, ils ne sont pas prêts à le faire, ils ne sont déjà pas prêts à 18 ans. Il y a beaucoup de gens qui le passent plus tard. Si on ne leur rappelle pas régulièrement qu'il y a le risque d'un piéton, pas sûr qu'ils y pensent."
Les accidents de la route sont la première cause de mortalité chez les 18-24 ans. Avec l’association Artemis, Agathe Sandra fait fait de la prévention dans les établissements scolaires.
"Quand ils ont 14 ans on leur donne un petit scooter, on les empêche d'aller sur l'autoroute, ils n'ont pas de gros cubes, on a tout limité. Mais avec cette mesure je crains que le nombre de morts augmente, parce que les jeunes ont tendance a prendre des risques, surtout les garçons, toutes les études le prouvent. On se rend compte qu'il y a des prises de risques inconsidérées, ils veulent être les plus forts, les meilleurs devant les filles et ils ont tendance à accélérer, la vitesse est un énorme problème. La deuxième problématique est légale: à 17 ans on n'est pas majeur, ce qui signifie que pénalement on n'est pas responsable en cas d'accident.
À ces freins s'ajoutent d'autres plus gros problèmes pour des professionnels du secteur, comme le prix du permis et les trop longs délais d’attente pour une obtenir une date de passage devant l'examinateur.