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Le soldat Macron va-t-il être sauvé ? - L'Édito politique d'Olivier Dartigolles

Par Olivier Dartigolles

À quatre jours du verdict européen, Emmanuel Macron joue cartes sur table pour éviter une lourde défaite de son parti face au Rassemblement National. Entre rendez-vous diplomatiques sur les plages de Normandie et intervention télévisée, l'envie de retrouver une forme électorale est à son paroxysme.

Le président français Emmanuel Macron passe en revue les troupes françaises au garde-à-vous lors d’une cérémonie commémorant les parachutistes SAS et les Forces françaises libres morts en Bretagne pendant la Seconde Guerre mondiale - PISCINE BENOIT TESSIER / AFP
Le président français Emmanuel Macron passe en revue les troupes françaises au garde-à-vous lors d’une cérémonie commémorant les parachutistes SAS et les Forces françaises libres morts en Bretagne pendant la Seconde Guerre mondiale - PISCINE BENOIT TESSIER / AFP

Sale temps pour la macronie à quatre jours du vote du 9 juin. Alors que la liste Renaissance était à 19/20% dans les sondages au début de l’année, elle est aujourd’hui à 15/16%, talonnée par Raphaël Glucksmann. Jordan Bardella est donné bien au delà des 30% par les instituts de sondage. Sur les boucles WhatsApp des généraux macronistes, le même message : "les carottes sont cuites".

Mais Emmanuel Macron rêve encore d’un Omaha Beach électoral qui consisterait à retrouver, et même à dépasser, le seuil des 20%, avec un RN en deçà des 30% et une liste Glucksmmann nettement distancée. Alors certes, il ne s’agirait pas d’une victoire mais cela ne serait déjà plus une défaite.

Mais comment le président Macron pourrait-il réaliser cette opération ? 

Comme un joueur de casino, il va faire tapis sur les plages de Normandie. Il sait que le vote de dimanche porte sur son bilan et plus encore sa personne, bien avant les enjeux européens. On peut le regretter, c’est ainsi et cela a déjà été le cas par le passé. Il y a cependant aujourd’hui une double singularité : jamais l’extrême droite n’a été annoncée à un tel niveau dans notre histoire politique et jamais un président en exercice n’est allé aussi loin dans l’exploitation électoraliste de son mandat élyséen. 

Dès demain, 80ème anniversaire du 6 juin 1944, Emmanuel Macron lance une offensive de trois jours, avec une série de discours mémoriels et d’initiatives diplomatiques, qui va se conclure samedi par la visite d’État du président Biden. Demain soir, le soldat Macron, en direct depuis Caen, débarquera à 20h sur les écrans de TF1 et France 2. Le QG communication de l’Elysée a un plan : jouer à bloc sur les dernières images. Pour eux, "l’impression rétinienne des derniers événements va beaucoup compter". 

Ce rendez-vous ne risque-t-il pas d'avoir l'effet inverse de celui escompté ?

Emmanuel Macron va faire ce qu’il apprécie le plus : parler, discourir. Encore et toujours plus. Jusqu’à donner l’illusion que le verbe est action. Avec un risque, plus il s’exprime et plus il mobilise contre lui. Qu’à cela ne tienne, si son parachute reste accroché en haut des antennes qui diffuseront les images et le son des journées à venir, les éléments de langage pour expliquer cette défaite sont déjà dans son sac à dos : "l’extrême-droite est forte partout en Europe et cette élection européenne a servi de défouloir…passons à autre chose…"

Dès dimanche soir, avec un paysage politique nouveau, il va se passer bien des choses. Jean-Luc Mélenchon pourrait annoncer sa candidature à la prochaine présidentielle puisque les blés sont (de nouveau) sous la grêle. François-Xavier Bellamy peut vouloir écrire le premier chapitre d’une "droite renouvelée, sérieuse et cohérente", et Raphaël Glucksmann celle d’une gauche sociale-libérale sans Faure, ni Hollande. 

Il en serait alors fini du duopole, duel/duo, Renaissance/RN, installé depuis 2017. D’abord une martingale pour Emmanuel Macron, pour se conclure en panade après avoir cru tendre une embuscade. Verdict dimanche soir. 

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