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Le syndrome de Copenhague : quand le Danemark arme son "bourreau"

Par Philippe David

Copenhague, capitale du Danemark, se trouve aujourd’hui au cœur d’une situation géopolitique des plus paradoxales. Alors que les États-Unis affichent sans détour leur ambition d’annexer le Groenland, territoire danois, la réponse de Copenhague à cette menace est pour le moins surprenante : acheter davantage de matériel militaire… aux Américains.

Comme d'habitude, remettons le clocher au milieu du village. Le ministre de la Défense danois, Troels Lund Poulsen, a récemment déclaré dans le journal économique et financier Børsen : « Nous devons renforcer notre flotte d'avions de combat. Et il est tout à fait logique d'acquérir des F-35 supplémentaires. C'est un dilemme de voir une nouvelle administration américaine dire des choses avec lesquelles nous ne sommes pas d'accord, mais faire exploser une coopération qui dure depuis plus de 75 ans est, à mon avis, une erreur totale. »

Ainsi, face à la menace de voir une partie de son territoire convoitée par Washington, le Danemark ne trouve rien de mieux que d’investir massivement dans des avions de combat américains. Des avions qui, rappelons-le, peuvent être rendus inopérants à distance par leur constructeur si leur client entreprend une opération militaire non approuvée par les États-Unis. Autrement dit, en cas de crise au Groenland, les F-35 danois pourraient être cloués au sol, forçant les pilotes français à intervenir à bord de leurs Rafale. Serions-nous alors prêts à risquer la vie de nos soldats pour un pays qui mise tout sur du matériel sous contrôle américain ? Serions-nous prêts à mettre Copenhague ou Berlin sous notre parapluie nucléaire, alors que certains dirigeants européens ne cessent de mépriser la France ?

Donald Trump, en menaçant de se désengager de la défense européenne, ne fait finalement que pointer du doigt une réalité : l’Europe a décidé d’investir 800 milliards d’euros dans sa défense, mais ces milliards alimentent avant tout l’industrie militaire américaine, remplissant les carnets de commandes de Boeing et Lockheed Martin au détriment de son autonomie stratégique.

Quant au Groenland, il semble être relégué au rang de dommage collatéral dans cette étrange soumission danoise. Peut-être que la devise du gouvernement de Copenhague s’inspire d’une chanson de Serge Lama : « Je suis cocu mais content ». En psychologie, on évoque souvent le syndrome de Stockholm, où les otages finissent par soutenir leurs bourreaux. Désormais, il faudrait plutôt parler du syndrome de Copenhague.

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