single.php

L'édito de Jean-Luc Moreau : 30 km/h en ville, la fausse bonne idée !

Certaines municipalités ont décidé d’adopter une limitation à 30 km/h dans la majorité des rues. Elles mettent en avant l’intérêt écologique et surtout le bénéfice en matière de sécurité routière car, abaisser la vitesse, permet de sauver des vies. C’est vrai si on ne voit pas plus loin que le bout de son nez. Passer la vitesse de 50 km/h à 30 km/h permet de sauver des vies. Maintenant, je vais vous faire la démonstration que ce calcul n’est pas forcément bon.

La mortalité routière en ville représente, globalement, 1/3 des tués sur la route, soit 1013 décès en agglomération en 2022. En admettant que la réduction de la vitesse de 20 km/h permette d’épargner 50 % de ces vies, ce qui à mon sens est supérieur à la réalité, ça ferait 507 tués en moins si toutes les rues de toutes les villes et villages de France adoptaient cette limitation.

Mais il y a un prix à payer. En effet, la pollution, selon les sources, est responsable de 45 000 à 60 000 décès par an en France. Rien qu’en région parisienne, c’est 6600 décès. Or, baisser la vitesse des voitures thermiques (on laisse de côté les véhicules électriques qui ne représentent aujourd’hui que 1,5% du parc roulant) c’est augmenter de façon importante la pollution.

Si vous passez de 50 km/h à 30 km/h, vous augmentez les NOx de 50 %, et les particules fines de 50 %. Ça, ce sont des résultats en labo. Dans la vraie vie, à 30 km/h vous allez avoir un maximum de recyclage EGR (les gaz d’échappement), c’est-à-dire une fabrication massive de particules. Sur les véhicules diesel sans FAP, c’est une catastrophe. Sur ceux équipés d’un filtre à particules ce n’est pas mieux car cela va créer l’obturation rapide du filtre et va déclencher des régénérations nombreuses qui sont extrêmement polluantes. La pollution va donc être bien supérieure aux 50 % dont nous parlions à l’instant. Sans compter que les dispositifs de dépollution n’atteindront pas une température de fonctionnement normal à 30 km/h.

Si on augmente de 50 % la pollution des voitures (ce qui est un minimum), en admettant que la mortalité augmente dans les mêmes proportions, rien qu’en région parisienne, en considérant que l’automobile est responsable d’environ 1/3 des émissions polluantes, ça fait 1300 morts de plus chaque année. Vous gagnez 515 tués en passant toutes les villes de France à 30 km/h et, rien qu’en région parisienne, vous tuez 1300 personnes de plus à cause de la pollution générée par cette baisse de la vitesse. Bon, ce sont des ordres de grandeur et pas un calcul exact mais on voit bien que le raisonnement des élus qui défendent le passage systématique à 30 km/h pour des raisons écologiques ou de sécurité routière est totalement faux. Et il n’y a pas grand monde pour relayer cette information dans les médias…

L'info en continu
13H
12H
11H
10H
09H
08H
Revenir
au direct

À Suivre
/