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Les zones d'ombre de la sécurité en Europe : retour sur un échec tragique

Comme à mon habitude, je vais tenter de remettre le clocher au milieu du village — ou plutôt, au milieu de nombreuses villes, puisqu’il est ici question de Rotterdam, Lyon, et Toulon, entre autres.

Pourquoi cet appel au réveil ? Parce qu’un événement qui aurait pu passer inaperçu est en réalité le symptôme d’un mal bien plus profond : mardi soir, un homme a été interpellé en gare de Toulon après avoir frappé une femme de 26 ans, lui assénant coups de poing et de pied, dans un train qui reliait Marseille à Nice.

Si nous en restions là, il serait facile de minimiser l’affaire, de la classer parmi les agressions banales dans les transports publics, devenue presque une routine dans notre beau pays (ceci étant dit avec ironie, bien sûr). Cependant, l’histoire prend une tournure bien plus préoccupante lorsqu’on apprend que cet homme a été reconnu par un policier de la police-secours qui l’a interpellé : ce même individu avait en effet fait le tour des réseaux sociaux après avoir tué un SDF à coups de parpaing à Toulon, et avait déjà commis un acte similaire à Rotterdam.

Une histoire de multirécidivisme à l’échelle européenne

Ce qui dépasse l’entendement, c’est que cet homme a pu circuler librement en France malgré un passé criminel lourd et un mandat d’arrêt pour homicide volontaire à Évry. Les soupçons d’homicides ne manquent pas non plus à son actif, avec des affaires similaires à Strasbourg, Lyon, ainsi que des violences volontaires à Dijon. Face à ce genre de cas, comment oser affirmer aux Français qu’ils vivent en sécurité, alors qu’un individu multirécidiviste et particulièrement dangereux peut entrer et circuler en France comme s’il passait la porte d’une épicerie ?

Schengen et la sécurité des frontières

Poser la question des accords de Schengen dans un tel contexte n’est pas anodin. Ces accords, qui ont supprimé les contrôles aux frontières intracommunautaires, sont-ils toujours adaptés aux défis d’aujourd’hui, ou mettent-ils au contraire les citoyens européens en danger ? Il est légitime de se demander si la suppression des frontières dans l’Union n’a pas trop souvent permis à des individus dangereux de passer entre les mailles du filet.

En ce 13 novembre, date marquée par les terribles attentats de Paris il y a neuf ans, comment ne pas penser aux terroristes qui avaient, pour certains, tranquillement traversé la frontière depuis la Belgique, avant de s’en retourner tout aussi facilement ? Cette question résonne encore plus fort lorsque l’on sait que notre agresseur était également recherché aux Pays-Bas. Pourtant, il a pu franchir au moins deux frontières sans être inquiété, ni contrôlé de quelque manière que ce soit.

Une Europe impuissante face aux récidivistes ?

Des questions, il y en a beaucoup. Des réponses, il y en a bien peu, si ce n’est cette rengaine habituelle vantant les mérites de l’Europe, insistant sur le fait que revenir au contrôle des frontières serait un « retour en arrière », voire une abomination. Une vision qui, cependant, n’est probablement pas partagée par les familles des victimes de ce sinistre personnage, qui peinent à comprendre comment de telles lacunes dans le système de sécurité peuvent encore exister.

En conclusion, il est plus que temps de mettre en lumière les failles de notre système européen en matière de sécurité et de rappeler que si Schengen devait protéger la libre circulation des personnes, cela ne doit jamais se faire au prix de leur sécurité.

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