Selon le Larousse, l'indécence se définit notamment par « le caractère de ce qui choque par son côté inopportun, ostentatoire, déplacé ». Ce week-end, ce terme a pris une ampleur inimaginable à la suite du viol et du meurtre de Philippine.
Le comportement indécent s’est manifesté de manière flagrante à Sciences Po Paris, où des photos de la jeune Philippine ont été arrachées. À Vienne, dans l'Isère, une minute de silence, à laquelle participait la députée Hanane Mansouri, a été profanée par des cris de « siamo tutti antifascisti ». Ainsi, Philippine a connu le même sort symbolique que les otages israéliens du 7 octobre dernier : l’effacement, l’interdiction d’être reconnue comme victime.
Mais ce qui s'est passé à Vienne va encore plus loin dans l'ignominie. Le niveau d’absurdité est tel qu’il semble que, pour certains, être violée et assassinée par un récidiviste sous obligation de quitter le territoire français (OQTF) suffit à vous qualifier de fasciste. Ces actions relèvent d'une déshumanisation totale, où la simple dignité due à une victime est niée.
Ce qui est encore plus alarmant, c'est que parmi ceux qui ont agi ainsi, on trouve plusieurs candidats aux prochaines élections européennes et législatives, sous les bannières de La France Insoumise (LFI) et Europe Écologie Les Verts (EELV). Pire, certains sont enseignants. Cela donne le vertige d’imaginer ce qu’ils peuvent transmettre à leurs élèves.
Et du côté des réactions politiques ? Rien. Jean-Luc Mélenchon, au lieu de condamner ces comportements, a préféré détourner l'attention en évoquant sur Twitter « l’assassinat de Nasrallah ». Chacun ses priorités, chacun ses victimes. De son côté, Sandrine Rousseau, toujours en première ligne pour dénoncer les violences faites aux femmes, a brillé par son silence. Celle qui voit du masculinisme toxique partout a cette fois choisi de ne pas réagir.
Comme le disait Jean-Paul Sartre, une figure pourtant de la gauche : « La honte, ça passe quand la vie est longue ». L'indécence semble aujourd'hui bien ancrée dans nos sociétés. Mais jusqu'à quand tolérera-t-on que les victimes soient effacées au profit de combats idéologiques ?
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