Les LR entreront-ils dans le nouveau gouvernement de François Bayrou ? Où en est-on du Mercosur ? François-Xavier Bellamy a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin. Il revient également sur la situation à Mayotte.
"Les LR ne rentreront dans un gouvernement que si le mandat est clair"
François Bayrou a-t-il proposé à tous les chefs de partis présents à la réunion jeudi 19 décembre d'entrer au gouvernement ? Le Premier ministre "a posé la question de savoir quelle formation politique était partante pour participer à un gouvernement" précise François-Xavier Bellamy. "Pour nous LR, la réponse dépend de la mission de ce gouvernement. Les Français doivent être écœurés, et je le suis un peu avec eux, par le spectacle de ces discussions partisanes interminables". "La seule chose qui compte" pour le député européen LR, "c'est la France. C'est la situation des Français, leurs inquiétudes, leurs espoirs".
.@fxbellamy (LR) : "François Bayrou ne nous a pas proposé d'entrer au gouvernement. Il a demandé quelles formations politiques étaient partantes pour y participer. Pour nous, la réponse est simple : pour quelles missions ?" pic.twitter.com/rMY7UaDqcN
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"Boris Vallaud, du PS, a dit 'on est là, on n'est pas tous d'accord, on nous mettra pas tous d'accord'. Je suis d'accord avec lui pour ça" affirme François-Xavier Bellamy. "Dans ce pays, il y a une gauche et une droite, et le clivage politique, ça existe. J'ai résisté au macronisme pendant des années parce que je ne crois pas en même temps". Pour lui, "la politique c'est faire des choix, il faut juste assumer la ligne qu'on défend. On est la droite française et avons des grandes différences avec la gauche", notamment sur l'immigration et les finances publiques. "On ne peut pas résoudre la crise démocratique par encore plus de confusion, de en même temps". "Avec la droite républicaine, nous ne rentrerons dans un gouvernement que si le mandat est clair".
"@BorisVallaud a dit quelque chose de très vrai : nous ne sommes pas tous d'accord. Je pense qu'on ne peut pas résoudre la crise actuelle avec encore plus de 'en même temps'" déclare @fxbellamy (LR) pic.twitter.com/TFGLbkNukM
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"Notre participation au gouvernement n'est pas impossible mais pas garantie"
François Bayrou a évoqué trois postures possibles. Ceux qui souhaitent intégrer le gouvernement, ceux qui n'y entrent pas mais ne censureront pas et ceux qui s'opposent et qui censureront. "Les LR disent depuis le début qu'on censurerait automatiquement un gouvernement qui inclurait des ministres issus de LFI, ou qui mettrait en œuvre le programme du NFP" rappelle François-Xavier Bellamy. "Nous censurerons ce qui mettra en danger le pays". Il affirme être "opposé" à un gouvernement de coalition large. "Les socialistes eux-mêmes disent non".
"On censurerait automatiquement un gouvernement qui appliquerait le programme du Nouveau Front Populaire, car il met en danger le pays" affirme @fxbellamy pic.twitter.com/d5wD0zkdHc
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Bruno Retailleau pourrait-il rester dans un gouvernement avec des ministres socialistes ou communistes ? "Je ne crois pas au en même temps et Bruno Retailleau non plus" affirme François-Xavier Bellamy. "Il a échangé avec le Premier ministre pour savoir quelle était sa feuille de route. Nous demandons au Premier ministre une clarification sur la mission". Les LR sont-ils prêts à entrer dans un gouvernement Bayrou ? "Tout dépend pour faire quoi !" "Notre participation au gouvernement n'est pas impossible mais pas garantie. On n'ira pas dans un gouvernement pour faire n'importe quoi".
"Notre participation au gouvernement n'est pas impossible, mais elle n'est pas garantie. Tout dépendra du mandat" annonce @fxbellamy pic.twitter.com/ZCZvvGXFnG
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Mayotte : "Comment parler de la question de l'habitat illégal si vous ne parlez pas de l'immigration illégale ?"
Tout le monde s'accorde à dire qu'il y a urgence à Mayotte, pour rétablir les fonctions sur l'île, nourrir et fournir de l'eau à la population, compter les victimes et redonner un toit à la population. Les bidonvilles commencent à être reconstruits. Faut-il une loi spéciale d'urgence pour interdire la reconstruction des bidonvilles ? "Pas seulement, ça fait longtemps qu'on le dit et qu'on soutient l'action de l'État qui cherche à éradiquer cet habitat informel. Il faut aussi faire en sorte de construire pour les Mahorais les logements dont ils ont besoin" estime François-Xavier Bellamy.
"Et ce qu'il faut, Bruno Rotailleau a eu raison de mettre ce sujet sur la table, c'est lutter contre l'immigration illégale qui déstabilise Mayotte depuis très longtemps". "Comment parler de la question de l'habitat illégal si vous ne parlez pas de l'immigration illégale ?" interroge François-Xavier Bellamy. Pour lui, "les deux sujets sont évidemment liés". "À Mayotte, tout est lié à la crise migratoire. La situation de l'hôpital, de l'école, la pénurie sur l'alimentation, les tensions sur l'eau, les épidémies. Tout ça est lié à une situation de crise migratoire incontrôlable". "Les frontières de Mayotte, ce sont les frontières de la France et ce sont les frontières de l'Europe".
Mayotte : "Il ne faut pas seulement interdire la reconstruction de bidonvilles, il faut lutter contre l'immigration illégale. @BrunoRetailleau a eu raison" pour @fxbellamy pic.twitter.com/n1zRVUmzu5
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Mercosur : "Ça n'est évidemment pas la fin du combat"
Où en est-on du Mercosur ? "Ça n'est évidemment pas la fin du combat" affirme le député européen. "La prochaine étape, c'est le travail de décryptage et de publication de tous les détails de cet accord". En France, tout le monde est opposé à cet accord. "C'est un sujet qui en Europe oppose plutôt les pays que les partis" confirme François-Xavier Bellamy. "Je suis en Europe pour faire entendre la voix des Français. On va construire cette majorité au Parlement européen qui devra voter sur cet accord".
Si le Parlement européen n'entérine pas l'accord, il sera caduc. "Notre travail c'est de construire cette majorité au Parlement pour faire tomber le Mercosur. On y travaille tous les jours". "C'est un travail de fond, c'est un travail de fourmi. Ça consiste à convaincre délégation après délégation, élu après élu, collègue après collègue, pour faire comprendre le véritable enjeu". "Aujourd'hui, le Mercosur organise des conditions de concurrence déloyales qui mettraient en grand danger des filières agricoles entières". "C'est la sécurité alimentaire de nos pays pour demain qui se joue à travers le choix que nous ferons sur l'accord du Mercosur".
Mercosur : "Ce n'est évidemment pas la fin du combat. Nous allons construire une majorité au parlement européen pour rejeter cet accord" indique @fxbellamy pic.twitter.com/inqXvPgrCL
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