La victime, c’est Nessim Ramdane, 36 ans. C'était un bon père, un bon mari, un bon citoyen, un bon Français... Le genre chance-pour-la-France. Il était connu dans le foot provençal comme joueur et éducateur. Il n'était pas le style à tendre la main : il était VTC, et avait sa boîte de BTP. Il avait quitté Marseille pour éloigner ses gamins de la délinquance.
Le tueur a 14 ans. Il a reçu 50.000 euros pour exécuter un membre des Blacks, une des mafias à Marseille. Tout part d’une cellule de la prison de Aix-Luynes, occupée par un membre de la DZmafia. Ce détenu paye deux jeunes, 2000 euros, pour incendier le logement d’un des Blacks. Ça tourne mal, l’un d’eux est sauvagement tué mercredi. Le détenu (ou la DZmafia) recrute le jeune de 14 ans pour le venger. Vendredi, il commande un VTC pour exécuter son contrat, le conducteur est Nessim Ramdane. Sur le chemin, le tueur voit la victime, et somme le chauffeur de s’arrêter. Nessim Ramdane refuse. Il est abattu d’une balle dans la tête. Pour finir, le tueur est dénoncé par son commanditaire.
Que dire de cet épisode ?
D'abord, il faut être prudent dans les généralisations. On n’arrête pas tous les matins un tueur à gages de 14 ans. Pourtant, c'est une parabole de la France Orange Mécanique. D'ailleurs, le procureur, dans cette affaire, constate un ultra-rajeunissement des criminels qui s’accompagne d’un amateurisme effrayant. Ces enfants-soldats du narcotrafic ont entre 16 et 20 ans. Il sont déscolarisés, chômeurs, et recrutés sur les réseaux sociaux.
Comment devient-on tueur à 14 ans ? En n’étant pas élevé, en ne rencontrant jamais de limites... Vous développez une intolérance à la frustration, une incapacité totale à l'empathie. C'est ce qu'on appelle des psychopathes. Et on ne sait pas les sanctionner, parce que pour nous, 14 ans, c'est l'enfant, l'innocence et l'irresponsabilité.
Il y a aussi une industrialisation du narcotrafic. Une réalité qui ressemble furieusement aux séries Netflix. Les États sont en train de perdre la guerre face aux mafias. Ce phénomène est amplifié par une immigration ni choisie, ni maitrisée. Elle permet aux trafiquants, particulièrement algériens, de s’installer et de recruter des jeunes désoeuvrés qui ne veulent et ne peuvent s’intégrer. On a assez de délinquants bien de chez nous, inutile d’en importer.
Soit nous acceptons de vivre avec ce niveau de violence (50 narcomicides à Marseille en 2023), soit il faut sérieusement réviser notre conception de l’Etat de droit. Il protège scrupuleusement les droits des individus, fussent-ils délinquants ou terroristes. Il est temps de donner aux peuples, aux Etats, le droit de se défendre.