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Migrants - Mathieu Lefèvre : "Il faut déminer les fantasmes et les instrumentalisations"

Par Aurélie Giraud

Des députés appellent à mieux coordonner les transferts de migrants en régions. L'un d'eux, Mathieu Lefèvre, député Renaissance du Val-de-Marne, était l’invité de Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio le 25 mai dans "Parlons Vrai chez Bourdin".

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"Parlons Vrai chez Bourdin" du lundi au vendredi de 10h30 à 12h30 sur Sud Radio et en podcast.

Stella Dupont et Mathieu Lefèvre estiment que le dispositif de transferts de migrants vers la province mis en place depuis deux ans "a fait preuve de son utilité et de son efficacité". Ils identifient toutefois des "fragilités" et des "tensions", à l'heure où ces transferts font "l'objet d'une instrumentalisation politique ayant conduit à des menaces et des violences" envers les élus, qui ont culminé avec la démission du maire de Saint-Brévin-les-Pins, en Loire-Atlantique. Les députés soulignent notamment qu'un quart des demandeurs d'asile sollicités refusent d'être envoyés en régions.

Transferts de migrants : "Il faut déminer les fantasmes et les instrumentalisations"

L'Europe et la France souhaitent mieux répartir les migrants. Certains estiment qu'il s'agit de les éloigner de la région parisienne avant la coupe du monde de rugby et les JO. "C'est une politique publique qui a débuté en 2021", se défend Mathieu Lefèvre. "L'objectif premier de cette politique publique est de desserrer l'étau sur l'Île-de-France. Près d'une demande d'asile sur 2 (46%) se fait sur la région francilienne".

Beaucoup vivent dans la rue, dans des hébergements d'urgence ou dans des hôtels. "La pire façon d'intégrer est d'envoyer les demandeurs d'asile qui ont vocation à rejoindre notre pays dans des campements", estime Mathieu Lefèvre. "Comme on peut le voir sur l'autoroute, ou Porte de la Chapelle". Pour le député, "c'est la pire des façon de préparer le parcours d'intégration".

 

"Il faut impérativement consulter les populations, les associer"

Avec 168.000 demandes en 2022, c'est une forte progression qui risque d'augmenter encore en 2023. Cette répartition sur le territoire est nécessaire, mais elle provoque des tensions et des oppositions, souligne Jean-Jacques Bourdin. "Il ne faut en aucun cas les négliger", reconnaît Mathieu Lefèvre. "Certains territoires désignés sont peu habitués à recevoir des demandeurs d'asile". "C'est pour ça qu'on propose de mieux associer les élus concernés par les projets d'implantation et les populations locales. Pour recueillir leur assentiment et déminer tous les fantasmes et les instrumentalisations".

"Parfois les personnes déboutées restent de façon indue dans le logement. Il faut lutter contre ça, on a fait des propositions dans notre rapport". Mathieu Lefèvre tient à préciser qu'il y a "aussi des personnes qui reçoivent l'asile et qui restent dans le dispositif d'accueil". "Il faut aussi lutter contre le refus de cette orientation par le demandeur d'asile". Le député demande une application systématique de la loi des conditions d'accueil. "On peut couper l'allocation de demandeurs d'asile et vérifier qu'ils se trouvent bien dans la région dans laquelle ils sont censés être".

 

 

 

 

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