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Miracle de Pâques : Quand Eric Lombard découvre le patriotisme économique

Par Philippe David

Alors que le Ministre de l’Économie, Eric Lombard, appelle les chefs d’entreprise au « patriotisme économique », difficile de ne pas relever l’ironie de cette déclaration. Entre lourdeurs administratives, décisions incohérentes de l’État et délocalisations encouragées par les pouvoirs publics eux-mêmes, ce concept semble bien malmené en France. Retour sur une déclaration qui fait sourire… ou grincer des dents.

WASHINGTON, DC - APRIL 23: French Minister of Economics and Finance Eric Lombard speaks during the Semafor World Economy Summit 2025 at Conrad Washington on April 23, 2025 in Washington, DC. The Summit, held from April 23-25, gathers CEOs, government officials, financial leaders, and more for conversations on the state of the global economy. Kayla Bartkowski/Getty Images/AFP (Photo by Kayla Bartkowski / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)

Comme d’habitude, je vais remettre le clocher au milieu du village, un village qui se trouve dans le XIIème arrondissement de Paris.

Pourquoi le Ier arrondissement de Paris ? Parce que c'est là que se trouve Bercy et que les propos tenus dans la Tribune dimanche par Eric Lombard, le Ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté Industrielle et Numérique, m’ont paru pour le moins cocasses.

En effet, dans cette interview, une phrase a crevé l’écran : « J’en appelle au patriotisme des patrons ».

Une phrase qui m’a amené à plusieurs réflexions. Tout d’abord, le but d’une entreprise n’est pas de faire du patriotisme mais de gagner de l’argent pour pouvoir se développer et perdurer. Le rôle de l’État est de faire en sorte que les entreprises aient en France un territoire dans lequel investir et créer de l’emploi soit le plus facile possible. Et le moins qu’on puisse dire est qu’en France, c’est loin d’être le cas.

Prenons l’exemple du groupe Bridor qui voulait ouvrir une usine créant 500 emplois directs à Liffré, en Bretagne. Il y a renoncé après les multiples recours d’associations écologistes qui auraient permis, au mieux, d’ouvrir en 2028 pour un projet lancé en 2017 et qui aurait dû ouvrir en 2021. Résultat : les emplois sont partis en Allemagne, au Portugal et aux USA. Un exemple parmi d’autres qui prouve que le patriotisme économique, nombre de patrons aimeraient en faire, mais que, comme chantait Annie Cordy dans « La Bonne du Curé », ils voudraient bien mais y peuvent point, vu l’arsenal législatif anti-entreprises qui existe et auquel on remet des couches depuis des années.

« Patriotisme économique ». L’expression fait rire venant d’Eric Lombard, quand on voit qu’en début d’année, une entreprise textile nommée Marck et Balsan a fermé son usine de Calais, qui employait 66 personnes, après que le Ministère de la Défense a confié la fabrication d’uniformes de notre armée à une entreprise fabriquant à Madagascar. À l’époque, le Ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté Industrielle et Numérique s’appelait Eric Lombard, qui ne devait pas encore avoir été touché par le patriotisme économique qu’il demande aujourd’hui aux patrons et qu’il n’a pas été capable d’imposer à une de ses administrations.

Finalement, j’ai compris : le miracle de Pâques cette année est la découverte du patriotisme économique par Eric Lombard !

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