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Mort du pape François : "Il y a un soft power catholique qui fait encore vibrer" déclare Elisabeth Lévy

Par La Rédaction

Élisabeth Lévy revient sur la mort du pape François et analyse l'héritage qu’il laisse, entre audace réformatrice et controverses au sein de l'Église.

Dimitar DILKOFF - AFP

Ce qui m'a frappé, c'est l'émotion planétaire renforcée par cette mort le jour de la résurrection. Quel autre dirigeant aurait droit aux drapeaux en berne aux Etats-Unis après avoir violemment critiqué Donald Trump ? Quel autre dirigeant susciterait l’humilité du vice-président JD Vance ? Quel autre dirigeant serait salué par Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron, Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky et Zelensky ? Quel autre dirigeant serait à la une de tous les journaux du monde ? 

Cela montre que, malgré la mort de Dieu, malgré la déchristianisation de l’Europe, il y a un soft power catholique qui fait encore vibrer. Nulle part ailleurs, il n'existe le même poids de sa parole et de sa personne. Ce phénomène me fascine. Le catholicisme reste la deuxième religion au monde avec 1,4 milliards de fidèles (17,7%), contre 1,6 milliards de musulmans.

En France, les réactions sont plus contrastées

On est à fronts renversés. Bien sûr, il est bien plus critiqué à droite qu’à gauche. À gauche, on lui pardonne ses positions sur l’avortement et l’euthanasie (en somme on lui pardonne d’être catholique) parce que le pape François était écolo, dénonçait l’Europe-forteresse et était ouvert à l’islam. 

Ce sont précisément ses positions sur l’immigration et l’islam qui heurtent Philippe de Villiers et un grand nombre de catholiques. En 2013, à Lampedusa, le premier jour du ramadan, il promet aux chers immigrés musulmans que l’église est à leurs côtés. En février 2019, dans sa déclaration d’Abu Dhabi, sur la fraternité humaine, pour la paix mondiale et la coexistence commune, signée avec le recteur d’al-Azhar, il affirme notamment que la diversité des religions est une volonté divine. Il refuse de considérer qu’il y aurait une vérité supérieure et entre en contradiction avec le principe même du monothéisme. Comme s’il justifiait l’effacement du christianisme devant un islam conquérant. 

Et puis, après l’attentat de Charlie Hebdo, rappelé hier avec virulence par Sophia Aram, il avait estimé que la liberté d’expression est un droit fondamental mais qu’elle n’autorise pas à insulter la foi d’autrui. Je ne dirais pas comme Sophia Aram qu’il a justifié le massacre. N’empêche, sa position désastreuse était à l’époque celle de toute l’islamo-gauche. Alors oui, la France est un pays profondément marqué par l’empreinte catholique et il faut la défendre contre les déconstructeurs. N’oublions pas que nous sommes aussi la patrie des bouffeurs de curés.

Retrouvez toutes les vidéos de nos éditorialistes dans notre playlist dédiée. Rendez-vous dans Le Grand Matin Sud Radio de Jean-Jacques Bourdin pour retrouver l'édito d'Elisabeth Lévy.

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