single.php

Nazisme et Trump : une comparaison odieuse et dangereuse

Par Philippe David

Samedi dernier, sur RTL, le comédien Jacques Weber a choqué en affirmant qu’il n’y aurait qu’une "feuille de cigarette" entre le nazisme et Donald Trump. Une déclaration polémique qui illustre le glissement des discours dans un climat où toute limite semble avoir disparu.

US President Donald Trump arrives at the South Lawn of the White House in Washington, DC on January 27, 2025. (Photo by Kent Nishimura / AFP)

Comme d’habitude, remettons le clocher au milieu du village. Ce village pourrait se situer dans un Royaume imaginaire où le recul et les bornes dans les prises de parole auraient disparu. Pourquoi en parler ? Parce que Jacques Weber, invité sur RTL, a osé établir une comparaison choquante et infondée : selon lui, Donald Trump serait l’équivalent d’Adolf Hitler. Une affirmation qui relève davantage du délire radiophonique que de l’analyse historique et qui disqualifie son auteur par un point Godwin magistral.

Des propos infondés et dangereux

Pour oser une telle comparaison, quels arguments avance Jacques Weber ? Trump aurait-il ouvert des chambres à gaz ou instauré des camps d’extermination ? Aurait-il réduit au silence toute opposition en l’envoyant dans des camps de concentration ? Ou mènerait-il une politique d’antisémitisme d’État comme les nazis ?

Les réponses sont évidentes. En réalité, Donald Trump a même transféré l’ambassade des États-Unis de Tel Aviv à Jérusalem, un geste fort en faveur d’Israël qui contredit toute accusation d’antisémitisme. Cette comparaison odieuse n’a donc aucun fondement.

Le relativisme en question

Le pire dans ce type de discours, c’est le relativisme qu’il véhicule. Si l’on met sur le même plan les États-Unis sous Trump et l’Allemagne nazie, cela revient à minimiser l’horreur des crimes nazis. Après tout, si les deux sont comparables, alors l’Allemagne nazie « ne devait pas être si terrible que ça ». Ce relativisme trouve écho dans des maladresses médiatiques, comme un récent tweet de France Info évoquant la libération d’Auschwitz. Dans ce message, le mot « horreur » était entouré de guillemets, suggérant une banalisation implicite de la Shoah.

Indignations sélectives

Ce qui est troublant, c’est que ces propos, pourtant graves, ne suscitent pas le même tollé que ceux de figures controversées comme Jean-Marie Le Pen. Quand ce dernier tenait des déclarations inacceptables sur l’histoire, l’indignation était unanime. Aujourd’hui, ces banalités sur le nazisme ou la Shoah semblent trouver une tolérance inquiétante chez certains.

Une fois de plus, les indignations sont à géométrie variable, et cela reste profondément regrettable. Car, au-delà des mots, ces comparaisons hâtives contribuent à brouiller les repères et à banaliser l’histoire.

Retrouvez "Le coup de gueule de Philippe David" tous les jours dans Les Vraies Voix de 17h à 19h. Abonnez-vous à notre chaîne YouTube pour retrouver toutes les vidéos sur la playlist de l'émission.

Suivez nous sur les réseaux sociaux :

L'info en continu
22H
21H
19H
18H
17H
16H
15H
Revenir
au direct

À Suivre
/