La Nouvelle Calédonie est à feu et à sang. Comment en est-on arrivé là ? Le gouvernement a-t-il les moyens d’apaiser les tensions ? Réflexion sur une situation plus que tendue avec le haut fonctionnaire Jean Courtial.
Le processus de sortie
En 2014, Jean Courtial remettait un rapport sur la Nouvelle Calédonie. Un rapport qui revenait sur les accords de Nouméa de 1998, qui prévoyait qu’une consultation des Calédoniens serait organisée entre 2014 et 2018. "On a raté le destin commun. Le point de départ, ce sont les évènements de 1980, qui ont été des évènements terribles. Il y a eu 73 morts. Ce qui représenterait 26.000 morts à l’échelle de la France. On a également eu 1.200 déplacés. Ce qui représenterait 400.000 déplacés en France" explique Jean Courtial, haut-fonctionnaire, auteur de Réflexion sur l'évolution institutionnelle de la Nouvelle Calédonie.
Or en 1998, l’accord de Nouméa a été signé car les parties ont estimé qu’elles n’étaient pas prêtes. "Vingt ans pour arriver les uns avec les autres à un processus de sortie. C’est pour les éclairer que ce que pouvait être un avenir institutionnel, que nous avons été sollicités par François Fillon, à la demande des partis de Nouvelle Calédonie, pour établir quatre processus de sortie" ajoute Jean Courtial.
Quel avenir pour la Nouvelle Calédonie ?
Si bien que la situation actuelle de la Nouvelle Calédonie rappelle tragiquement celle de 1980. "Les évènements actuels montrent le problème social. Outre la question institutionnelle. Il y a eu 35 années de paix. Mais on n’a pas pu tout solder. Peut-être a-t-on eu tort de mettre en avant le seul aspect du dégel du corps électoral" estime le haut fonctionnaire, à l’origine du rapport de 2014 sur l’avenir constitutionnel de la Nouvelle Calédonie.
"Si bien que nous avons travaillé sur deux scénarios d’autonomie, et deux scénarios d’indépendance. Toutefois, en dépit d’un destin commun, il y a une grande méfiance des parties adverses. La perspective d’indépendance a été reçue favorablement par une partie des indépendantistes. Les non-indépendantistes sont favorables à l’autonomie" conclut Jean Courtial. La réponse actuelle de l’Etat ? Une réponse uniquement répressive. Pour l’instant.
Cliquez ici pour écouter l’invité d’Alexis Poulin dans son intégralité en podcast.
Retrouvez l’invité d’Alexis Poulin chaque vendredi à 13h dans “Poulin sans réserve” sur Sud Radio.
Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !