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Paris 2024 : des SDF déplacés vers les régions, "conséquences de notre laxisme migratoire" ?

Par Maxime Trouleau

Dans son édito du jour, Élisabeth Lévy est revenue sur cette polémique : déplacer des centaines de SDF de Paris vers les régions.

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EDITO. C'est une information qui a provoqué la polémique. À l'approche des Jeux Olympiques de Paris en juillet 2024 et à plus court terme pour la Coupe du monde de rugby en septembre prochain, le gouvernement souhaite faire "déménager" les sans-abris d'Ile-de-France en régions. Les Hauts-de-France et la Corse semble épargnés.

"Il s'agit de faire place nette"

Les préfets sont priés d’organiser des sas d’accueil temporaires capables de recevoir une cinquantaine de personnes. "En trois semaines, on est supposé leur trouver une solution pérenne, puis on recommence avec les suivants" réagit Élisabeth Lévy. "Le tout est supposé se faire sur la base du volontariat. Les Préfets ne sont pas au bout de leur peine. Quant aux associations, elles redoutent qu’on en profite pour renvoyer chez eux ceux qui n’ont pas de titre de séjour. Si en plus on applique nos lois, où va-t-on ?" ironise notre éditorialiste.

"La raison invoquée est que beaucoup d’hôtels sont mobilisés pour l’hébergement des publics précaires, ils se refont une beauté pour accueillir les touristes. Il s’agit donc bien, à l’approche de la coupe du monde de Rugby et des JO, de faire place nette".

"Pendant deux semaines, nous serons priés de faire semblant"

Alors, que penser de ces dispositifs ? "Beaucoup de mal !" s'insurge Élisabeth Lévy. "C'est une conception technocratique, qui revient, conformément à la doctrine Saint-Simonienne, à remplacer le 'gouvernement des hommes par l’administration des choses'. Les migrants ne sont plus des êtres humains mais des flux à répartir. Quant aux populations locales, il n’est évidemment pas question de les consulter. Le Président de la République avait d’ailleurs expliqué que cet afflux permettrait d’éviter la fermeture des classes. Beaucoup de Français ingrats n’apprécient pas cette attention. Cela promet de nombreux Saint-Brévin (en moins dramatiques on l’espère). D’ailleurs, si la Corse est dispensée c’est sans doute par crainte de réactions excessives".

"Il faut protéger les touristes de la réalité, la tiers-mondisation de la capitale, analyse Élisabeth. Peu importe que Paris soit devenue une ville salle, impraticable, insécure, pourvu que ça ne s’étale pas à la Une de la presse mondiale. Pendant deux semaines, nous serons priés de faire semblant. Remarquez, peut-être qu’on déplacera la colline du crack en Auvergne".

"On cache la misère au sens strict"

Il y a une "obsession de l’image". C'est la "politique Potemkine. Comme on est incapables de gérer les conséquences de notre laxisme migratoire (d’où les bidonvilles aux portes des villes), on cache la misère au sens strict. Espérons qu’on parviendra à empêcher les touristes de se faire détrousser aux abords du stade de France".

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