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Procès de Mazan : des peines à la hauteur ?

Le verdict du procès de Mazan est tombé : le mari de Gisèle Pelicot a été condamné à vingt ans de prison. Quid de ses co-accusés ?

Pelicot, mzan
Au procès de Mazan, Gisèle Pelicot quitte le tribunal d'Avignon après le verdict de la cour criminelle du Vaucluse condamnant son ex-mari Dominique Pelicot à la peine maximale de 20 ans de prison (Miguel MEDINA - AFP)

Le procès de Mazan est terminé, les verdicts sont tombés. Dominique Pelicot est condamné à vingt ans de prison et aucun de la cinquantaine de co-accusés n’a été relaxé. Leur peine oscille entre trois et quinze ans, en-deçà des réquisitions.

Des peines inférieures aux réquisitions

Les enfants de Gisèle Pélicot se sont dits déçus de ces peines, qu’ils estiment trop basses. Maître Roland Marmillot est l’avocat de deux condamnés du procès de Mazan. L’un a été condamné à cinq ans de prison dont deux avec sursis, et ne devrait pas aller en détention. Dix ans avaient été requis. L’autre a été condamné à huit ans, et devrait bientôt sortir de prison. "Depuis le départ, les avocats de la défense se sont posés la question de savoir pourquoi ces réquisitions étaient particulièrement lourdes", confie-t-il.

"Si elles se concevaient pour M. Pelicot, au regard des centaines de viols commis sur son épouse, certains des accusés n’étaient allés là qu’une fois et n’avaient pas de casier judiciaire. Je ne ferai pas appel, bien que j’avais plaidé un acquittement. J’assistais l’une des trois personnes, qui n’avait pas voulu avoir une relation avec avec Gisèle Pelicot, mais avec Monsieur Pelicot. En réalité, il n’a absolument pas eu d’acte à caractère sexuel vis-à-vis de Mme Pelicot. Tout militait en faveur du fait qu’il ignorait ce que se passait."

Procès de Mazan : "Le cauchemar de la vérité"

"D’ailleurs, plusieurs personnes ont été acquittées de la circonstance aggravante d’administration de substances, précise Maître Roland Marmillot. Ils ignoraient donc que Mme Pelicot était droguée. C’est une vérité judiciaire. Nous avons envie de faire appel. Mais l’aléa judiciaire de comparaître devant un jury populaire plus sensible aux pressions extérieures que la cour criminelle fait que mon client s’estime innocent mais renonce à faire appel."

Certaines personnes ont crié « Honte à la justice ! » à la sortie du procès. "Hier, j’ai été traité d’avocat violeur. J’ai 32 ans d’exercice professionnel, c’est assez désolant. Dans une enceinte judiciaire, on juge, on condamne, on acquitte, mais on ne légifère pas. On a voulu forcer la main au législateur. Je regrette que ce procès ait été public. Cela a été l’intention des avocats de Mme Pelicot. Caroline Pelicot est la compagne du directeur de l’information de BFM TV. Il faut comprendre que le traitement judiciaire de cette affaire a été très désagréable pour la défense. Donner l’apparence du vrai, c’est le cauchemar de la vérité."

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