Je me demande pourquoi j'assiste à ce procès. Il n’a jamais été condamné par la justice, mais puisque des dizaines de femmes déclarent dans la presse qu’il est violeur-prédateur, il est déjà condamné par les médias et les associations à la mort sociale. Avec #MeToo, plus besoin de preuves, la souffrance des plaignantes suffit.
Gérard Depardieu est soupçonné d’agressions et d'atteintes sexuelles supposément commises pendant le tournage des Volets Verts en 2021. Hier, il y avait l'ambiance des grands jours au Palais de Justice, et plus de monde que pour Charlie... Dans la salle, deux camps se regardent en chiens de faïence.
Côté partie civile, il y avait la confrérie des victimes, dont le gotha du journalisme MeToo, Marine Turchi de Mediapart, citée plusieurs fois par la défense de Gérard Depardieu comme le vrai conseil des plaignantes. Parmi les personnes présentes, il y avait Anouk Grimbert, expulsée en raison de ses réactions intempestives, et Charlotte Arnoux, qui a déposé plainte pour viol (sans renvoi pour l'instant). De l’autre côté, on a vu notamment Vincent Perez Carine Silla et Fanny Ardant, impériale, qui confirme qu’elle témoignera. Quand à Gérard Depardieu, il semble en forme. Il est amaigri, il a le visage reposé, et il n'a pas fait de pitrerie. Mais il refuse de se battre la coulpe et demander pardon. Il nie toute agression.
Le tribunal en décidera
Certes. En attendant, c'est assez plaisant et nouveau de voir un prévenu se défende. Car on a vu, jusque-là, des hommes qui s’excusaient d’exister et, même s’ils assuraient n’avoir ni violé ni agressé ni contraint, ils se comportaient en coupables. Les plaignantes étaient sanctifiées, nul n’osait les contredire encore moins les critiquer.
La suite du procès se tient aujourd’hui. Mais les militantes qui font le pied de grue pour huer le comédien font froid dans le dos. Ce sont des tricoteuses. Elles sont excitées par une célébrité à terre, mais elles sont beaucoup moins actives pour défendre la mémoire de Chahinez brûlée vive par le mari qu’elle avait quitté.
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