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Quand Telegram dit non à la France

Par Philippe David

Face au refus de Telegram de collaborer avec les autorités françaises dans la lutte contre les attaques coordonnées via sa messagerie, son fondateur Pavel Durov brandit la menace d'un retrait du marché français. Une posture inacceptable lorsqu'il s'agit de défendre les intérêts fondamentaux de la Nation.

Comme d’habitude, je vais remettre le clocher au milieu du village, un village qui s’appelle Saint-Pétersbourg, en Russie.

Pourquoi Saint-Pétersbourg ? Parce que c’est la ville natale de Pavel Durov, le patron de la messagerie cryptée Telegram, et que ses propos menaçants envers les autorités françaises m’ont mis hors de moi.

En effet, le patron de la messagerie menace de se retirer de France après la demande de Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, qui a sollicité un accès des forces de l’ordre et des services de renseignement aux messageries chiffrées. Cette demande intervient dans le cadre des attaques contre les établissements pénitentiaires, coordonnées via un groupe nommé DDPF (Défense des droits des prisonniers français) sur Telegram.

Pavel Durov a répondu sur X par ces mots :
« C’est pourquoi, comme je l’ai dit auparavant, Telegram préfère quitter un marché plutôt que saper le chiffrement avec des portes dérobées et violer des droits humains de base. Contrairement à certains de nos concurrents, nous n’échangeons pas la vie privée contre des parts de marché », avant d’ajouter :
« Nous devons continuer à expliquer aux législateurs que le chiffrage n’est pas conçu pour protéger les criminels — il protège la vie privée et la sécurité des gens ordinaires. Perdre cette protection serait tragique. »

Et non. Pour moi, des boucles dans lesquelles on échange des informations pour mener des attaques terroristes contre des établissements pénitentiaires ne relèvent pas de la vie privée, mais bien de la défense des intérêts fondamentaux de la Nation.

Dans le même registre, le narcotrafic ne fait pas partie des « droits humains de base » et le droit d’un État est de se défendre contre tous les périls qui le menacent, y compris en allant chercher des preuves dans les échanges chiffrés. Des échanges que Telegram refuse de fournir, se limitant à communiquer les adresses IP et les numéros de téléphone des utilisateurs — ce qui est, à mon avis, très insuffisant.

Laurent Nuñez a donc raison, contrairement aux députés qui ont retoqué, il y a quelques semaines, le vote du Sénat autorisant cette fouille des messageries cryptées.

Et si Pavel Durov et Telegram veulent quitter la France, au revoir. En russe, ça se dit : « До свидания » (Da svidania) !

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