L'avocat Pierre Gentillet s'interrogeait aujourd'hui dans l'émission "Bercoff dans tous ses états" sur l'intention et la capacité du ministre de l'intérieur de dissoudre le groupuscule d'ultra gauche, la Jeune Garde, présidé par le député LFI Raphaël Arnault.
"Ça ne prendrait que 24h", martèle Pierre Gentillet, avocat engagé auprès du Rassemblement national depuis les législatives de 2024. Jeudi 23 janvier, Bruno Retailleau avait évoqué la "possibilité" de dissoudre le groupuscule d'ultra gauche, la Jeune Garde, à l'occasion d'une conférence organisée par le Centre de réflexion sur la sécurité intérieure (CRSI). Il répondait à une question de la présidente du collectif féministe Némésis, Alice Cordier, dont il a par ailleurs salué le "combat" avant de préciser sur Europe 1 quelques jours plus tard : "Quand ces jeunes femmes m’ont interpellé, elles m’ont interrogé sur leur combat contre l’islamisme et l’antisémitisme." Mais après s’être rendu compte qu’il s’agissait "d’une association qui avait des positions très radicales, qui avait très brutalement attaqué Valérie Pécresse", il a déclaré ne pas se sentir du tout "proche de cette association".
Initialement implantée à Lyon, la Jeune garde, cofondée en 2018 par le député insoumis Raphaël Arnault, se présente comme un groupe d'auto-défense antifasciste pour répondre à l'extrême droite de rue. L'été dernier, huit membres présumés de la Jeune Garde ont été mis en examen, soupçonnés d'agression antisémite contre une jeune de 15 ans. Au mois de juin 2024, Alice Cordier avait également porté plainte contre Raphaël Arnault pour menace de mort. Dans un court enregistrement diffusé par le collectif Némésis sur X le 14 juin, on pouvait entendre une voix masculine présentée comme celle du député (jadis candidat) dire : « Cette bouffonne d’Alice Cordier qui repartage les Kurdes. J’ai un conseil à lui donner : qu’elle vienne là-bas là, vers les Kurdes. On va lui mettre une balle dans la tête. C’est tout ce qui va se passer. »
Une lettre pour réclamer la dissolution de la Jeune Garde
Lundi 3 février, Pierre Gentillet est donc revenu sur la lettre ouverte cosignée par Alice Cordier dans Valeurs Actuelles, adressée au ministre de l'Intérieur, réclamant la dissolution de la Jeune Garde. "On ne sait pas si c'est une association déclarée ou non déclarée mais peu importe, le droit nous permet de dissoudre des groupements de fait", a-t-il insisté au micro d'André Bercoff, répondant à l'ancien ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin qui affirmait ne pas pouvoir dissoudre les antifas. "Nous parlons d'un groupement violent, qui revendique la violence comme un mode d'expression", a-t-il souligné avant d'interpeller Bruno Retailleau à notre antenne : "Je ne comprendrais pas comment Monsieur Retailleau peut tenir le bras de fer avec l'Algérie, avoir une politique migratoire et sécuritaire ferme, quand il n'arrive pas à dissoudre une association ou un groupement de fait en France."
Il y a quelques jours, le Conseil d'État a définitivement annulé la dissolution de Défense Collective réclamée par l’ancien ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Ce groupuscule entend « lutter pour la défense du mouvement social face à la répression », est-il écrit sur le compte X du groupe.
Retrouvez ici l'émission Bercoff dans tous ses états de 12h à 14h du lundi au jeudi