Qui pour succéder à Marc Fesneau, rue Varenne à Paris ? Cette nomination est très attendue par le monde agricole, toujours confronté à de multiples crises, dans le vin, la production de blé ou encore les épizooties à répétition dans les élevages. Pour sauver son exploitation, l'agriculteur Éric Spilmont se retrouve obligé de cumuler un deuxième emploi, et ainsi parcourir des centaines de kilomètres par jour afin de joindre les deux bouts. Notre journaliste Christine Bouillot est allé à sa rencontre. Son témoignage démontre le malaise profond qui règne dans les bocages français.
Un rythme inhumain
Depuis six ans, le quotidien d'Éric est invivable : la journée, il cultive seul 170 hectares (soit l'équivalent de ... 238 terrains de football) avant de prendre la direction de Nîmes, à 300 kilomètres de sa ferme pour accomplir son deuxième métier : convoyeur de journaux nationaux, et ce toute l'année. "L'agriculture ne me fait pas vivre", déplore Éric, au micro de Christine Bouillot. Sa journée type ? "de 8, 9 heures, selon les périodes, jusqu'à 2, 3 heures du matin, 6 jours sur 7". De quoi faire fuir la quasi-totalité des Français !
L'exploitant critique aussi le manque de représentativité de son secteur, tant en politique que dans les médias : "Tant que je tiens, j'essaie de continuer et de relever la situation. Tant que tout va bien, on n'entend rien. Et quand les choses commencent à passer dans le sens inverse, on ne voit pas grand monde."
Nathalie Martin, l'ange gardien des agriculteurs
Pendant qu'Éric trime, c'est une habitante de son village, Nathalie Martin, qui tire la sonnette d'alarme. La femme, proche de l'agriculteur, décide d'ouvrir une cagnotte pour assister financièrement l'exploitation dont les finances sont exsangues. "On s'est rendu compte que ça allait plus du tout pour lui. On a eu un peu peur. Si on avait les moyens de l'aider financièrement, on le ferait". La citoyenne pose également un constat terrible : "Ce n'est pas logique aujourd'hui, en 2024, de ne pas arriver à vivre d'une activité qui vous prend 80 heures par semaine. Ce n'est pas possible."
À terme, Nathalie Martin espère récolter 90 000 euros pour aider l'agriculteur. La pérennité de la ferme, mais aussi la santé d'Éric sont en jeu.
Sud Radio soutient les agriculteurs et se positionne à leurs côtés pour faire valoir leurs droits. C'est ainsi que la rédaction se joint à Nathalie Martin pour soutenir ce secteur d'activité en crise. Le lien ci-dessous vous redirigera vers la cagnotte Leetchi initiée par Nathalie Martin.
-> Soutenir la ferme d'Éric Spilmont