Un design qui ne laisse personne indifférent
La Renault 5, cru 2024, c’est déjà un look qui fait tourner les têtes dans la rue. Certes il y a sans doute un brin de nostalgie dans l’intérêt que lui portent les passants les plus âgés mais on ne peut nier qu’elle est belle avec ses porte-à-faux réduits et sa ligne assez pure, sans fioritures stylistiques inutiles.
Une habitabilité surprenante pour sa taille
C’est aussi une voiture très compacte puisqu’elle ne mesure que 3,92 m, c’est-à-dire 17 cm de moins qu’une Zoé.
Même si on n’est pas un grand spécialiste d’automobile, on reconnaît une R5 au premier abord. Les clins d’œil au passé sont assez nombreux et font référence à la R5 de 1972, à la super 5 mais aussi à la R5 turbo. Et pour les plus jeunes qui n’ont pas ces références, il y a un gros 5 sur le capot. Pour identifier la voiture certes mais aussi pour indiquer le niveau de charge la batterie car les segments sont lumineux.
Autre détail remarquable : toutes les versions sont chaussées de grandes roues de 18 pouces mais avec des pneus relativement étroits (195/55 R18).
Courte mais large (1,77 m), cette R5 électrique affiche une capacité de coffre assez généreuse dans son segment (326 l). Même chose pour l’habitabilité arrière. Ce n’est pas une limousine mais on est plus à l’aise que dans une Mini électrique de taille presque équivalente.
J’apprécie beaucoup la sellerie, en particulier les sièges avant qui reprennent le dessin de ceux de la R5 turbo. Leur assise est ferme mais confortable et ils assurent un bon maintien, ce qui n’est pas un luxe vu la tenue de route de la voiture. Epoque oblige, le tissu est fait à partir de vieux jeans recyclés.
Lien de l'essai auto : https://www.youtube.com/watch?v=ASKvMRF1C8M
Une planche de bord rétro-moderne
Le design de la planche de bord est également un retour aux sources avec un revêtement matelassé qui habille sa partie inférieure. Sur notre finition Iconic, j’aime bien le petit « Renault 5 » lumineux qui change de couleur en fonction du mode de conduite sélectionné (confort, sport ou éco). La qualité de fabrication est tout à fait correcte et la présentation valorisante. Évidemment, Renault a repris les bonnes recettes de ces modèles récents.
Des détails techniques qui font la différence
L’instrumentation fait appel à un écran de 10 pouces assez lisible ; mais, pas simplement par nostalgie, j’aurais aimé qu’on puisse y afficher des compteurs ronds.
L’info divertissement est gérée par Google. Un modèle de réactivité, de précision de fluidité, y compris pour le planificateur d’itinéraires, indispensable sur une voiture électrique. En revanche, la pertinence de l’assistant vocal « Reno » ne m’a pas réellement convaincu.
Plus pertinent : la pompe à chaleur, livre en série, le sélecteur de vitesse au volant qui dégage la console centrale et le bouton magique pour neutraliser les aides à la conduite des indésirables. Au total elles sont au nombre de 26. On peut gérer certaines, comme la conduite semi autonome, depuis le petit volant presque carré.
Sous le capot : une motorisation écologique et efficace
Pour la motorisation, Renault fait toujours confiance à un moteur synchrone à rotor bobiné qui s’affranchit ainsi des terres rares chinoises. Sur notre modèle d’essai, il développe 150 ch. et 245 Nm de couple mais des moteurs 120 et 95 ch. seront aussi proposés. La batterie, d’une chimie NMC (pour être plus compacte), affiche 52 kWh de capacité totale (49 kWh utiles), ce qui permet à cette Renault 5 de s’échapper des villes.
Un plaisir de conduite à la hauteur des attentes
C’est un bonheur de dévorer le bitume à son volant. Tout d’abord parce que la voiture se montre plutôt confortable, même sur les ralentisseurs, avalés sans secousses. Ensuite parce que le châssis est une véritable référence. Pas trop lourde (1456 kg) la R5 E-tech virevolte de virage en virage comme une petite GTI. La direction à la précision chirurgicale et le freinage à la fois puissant et progressif contribuent à lui donner le caractère d’une voiture de sport. On prend beaucoup de plaisir sans jamais se faire peur, même sur route humide où la motricité est rarement mise à mal par le couple en sortie de virage. On en vient même à souhaiter plus de puissance maxi, mais les accélérations sont déjà correctes (0 à 100 km/h : 8 s).
Cette R5 électrique brille aussi en ville, grâce à son gabarit réduit et un diamètre de braquage de seulement 10,80 m et, c’est plus surprenant, sur autoroute. Là, c’est son silence qui séduit.
Recharge et consommation maîtrisées
Côté consommation, en m’étant franchement fait plaisir dans le massif de l’Esterel, je n’ai consommé que 14,9 kWh/100 km de moyenne. On franchira donc sans problème les 320 km en conduite normale et pas loin de 400 km en agglomération (410 km WLTP). Pour la recharge, cette R5 E-Tech fait preuve d’originalité. Pas pour les allures de recharge (11 kW en AC et 100 kW DC) mais pour ses fonctions V2L et V2G, c’est-à-dire la possibilité d’alimenter des appareils électriques jusqu’à une puissance de 3700 W à partir de la batterie de la voiture et surtout de revendre de l’électricité au réseau si on dispose d’une Wallbox adaptée.
Un tarif justifié par la polyvalence
Certains trouveront sans doute le tarif de cette version Iconic, très bien équipée, un peu élevé (35 490 euros). C’est le prix d’une polyvalence et d’un plaisir de conduite remarquables. C’est aussi un véhicule « Made in France » ce qui devient de plus en plus rare. La R5 E-Tech bénéficie d’ailleurs à ce titre du bonus écologique de 4000 euros… Pour le moment.
Bref : une vraie réussite !
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