Les familles des deux manifestants hospitalisés dans un état très grave après les affrontements à Sainte-Soline ont porté plainte pour tentative de meurtre. Des révélations dans la presse sur les conversations téléphoniques avec les secours semblent mettre en cause la police, qui aurait empêché les pompiers de se rendre sur place. Éric Brocardi, porte-parole de la fédération nationale des Sapeurs-pompiers, tient à expliquer comment s’organisent les opérations.
Sainte-Soline : "Ce sont la police et la gendarmerie qui permettent aux sapeurs-pompiers d’intervenir"
Quelle que soit la manifestation, y compris festive, "il y a des déclarations à faire en amont, en préparation avec les préfectures". "Concrètement, on se met tous autour d’une table. Il y a la police, la gendarmerie, les forces SAMU, l’ensemble du corps préfectoral, les organisateurs qui sont là pour échanger, de part et d’autre, leur organisation." Depuis une circulaire de 1986 qui évolue régulièrement, explique Éric Brocardi, ces échanges sont nécessaires "pour permettre que les manifestations se déroulent dans le plus bon ordre possible".
"Quand on est sur un sujet sur le terrain des opérations, il y a effectivement un changement de commandant des opérations de secours ou de commandement des opérations de police et gendarmerie." Dans le cadre de manifestations "à caractère social", comme celle de Sainte-Soline, "ce sont la police et la gendarmerie qui permettent aux sapeurs-pompiers d’intervenir", explique-t-il. Ce sont les forces de l’ordre "qui donnent le ‘go’ pour intervenir". Mais seulement "si l’action est sécurisée". Inversement, lorsque la situation est de type feu de forêt ou incendie, ce sont "les sapeurs-pompiers qui sont aux premières lignes". Et dans ce cas, ce sont "eux qui autorisent les gendarmes à pouvoir intervenir". "D’une manière générale, selon la nature [de la situation], le process est un peu différent."
🔴 Le #Samu empêché d'intervenir à #SainteSoline ?
🗣️Éric Brocardi, porte-parole de la fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (#FNSPF), répond à la polémique ⤵️
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— Sud Radio (@SudRadio) March 30, 2023
"Ça ne servira à rien d’avoir plus de blessés que ce qu’il en est"
Il prend l’exemple d’une situation d’agression d’un sapeur-pompier lors d’une intervention. Le "ticket" d’intervention ne mentionne pas le risque de se faire agresser. Seulement l’adresse et la nature du problème. "On part pour une situation calme", souligne Éric Brocardi. "Donc tout calme apprécié par tout un chacun est relatif." C’est l’expertise des sapeurs-pompiers, de la police, de la gendarmerie et du SAMU qui permet "de définir si oui ou non on peut intervenir dans des conditions sereines". "Parce que ça ne servira à rien d’avoir plus de blessés que ce qu’il en est."
À Sainte-Soline, le conteste était compliqué. Les opposants aux méga-bassines et les forces de l’ordre s’affrontaient. Éric Brocardi souligne que la présence "d’un uniforme quel qu’il soit" peut augmenter les tensions. Et ce y compris les uniformes des sapeurs-pompiers. "Quoi qu’il en soit, cela peut attiser", souligne-t-il. "Donc on ne doit faire prendre de risques à personne". "Néanmoins, ça ne nous fait pas perdre la boussole, qui est de porter secours", assure Éric Brocardi.
🔴🗣️Éric Brocardi, porte-parole de la fédération nationale des sapeurs-pompiers de France : "Dans une #manifestation, dès lors qu’on est sur une situation instable, la présence d’un uniforme, quel qu'il soit, fait défaut" #SainteSoline #Violence
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