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Solidarité à la source et handicap : les engagements de Catherine Vautrin

Par Anthony MARTINS MISSE

Le gouvernement veut accélérer la simplification administrative pour les bénéficiaires des minimas sociaux et renforcer l’inclusion des personnes en situation de handicap.

Solidarité à la source et handicap : les engagements de Catherine Vautrin

Dans un entretien exclusif accordé à Sud Radio et dévoilé par extraits dans l’émission Faut Que Ça Change ce samedi 22 février 2025, Catherine Vautrin, ministre du Travail, des Solidarités, de la santé et de la Famille, détaille la mise en place de la solidarité à la source, ainsi que les actions prévues pour l’accessibilité et l’emploi des personnes handicapées.

Vers un RSA et une prime d’activité automatisés

Jusqu’à présent, les bénéficiaires du RSA et de la prime d’activité devaient déclarer leurs revenus chaque trimestre, un processus souvent source d’erreurs et de complications financières. « On vous verse ce que l’on doit vous verser en fonction de votre situation », assure Catherine Vautrin.

Expérimenté dans cinq départements depuis octobre 2024, le dispositif de solidarité à la source est désormais généralisé. Concrètement, chaque bénéficiaire recevra une déclaration préremplie de ses revenus, à l’image de l’impôt sur le revenu. L’objectif est double : éviter les erreurs de déclaration et limiter les indus, ces sommes que les allocataires doivent parfois rembourser après un recalcul administratif.

Mais cette réforme ne fait pas l’unanimité. Certains acteurs du monde associatif redoutent qu’elle ne serve de prétexte à une refonte des aides sociales, voire à leur réduction progressive. Des craintes infondées selon la ministre : « Il n’y a pas de volonté de fusionner ces deux aides ou de supprimer l’une des deux. »

L’accessibilité et l’emploi des personnes en situation de handicap sous tension

Alors que la loi du 11 février 2005 sur l’égalité des droits et des chances fête ses vingt ans, le constat reste mitigé. Si le nombre d’élèves handicapés scolarisés a quadruplé et que le nombre d’étudiants en situation de handicap a été multiplié par neuf, l’accessibilité aux transports et l’insertion professionnelle restent des défis majeurs.

Le taux de chômage des personnes en situation de handicap s’élève encore à 12 %, bien au-dessus de la moyenne nationale. « De nombreuses entreprises n’ont pas encore atteint l’obligation des 6 % d’employés en situation de handicap. » Un constat préoccupant, alors que seules un tiers des entreprises respectent cette obligation légale instaurée en 1987.

Pour répondre à ces enjeux, le gouvernement mise sur un nouveau Comité Interministériel du Handicap (CIH), prévu le 6 mars 2025. Objectif : réunir les associations et les acteurs institutionnels afin de définir de nouvelles priorités. Mais les observateurs restent sceptiques. Depuis 2009, plusieurs CIH se sont succédé, sans provoquer de transformations radicales.

Un remboursement intégral des fauteuils roulants… sous conditions

L’autre annonce phare concerne le remboursement intégral des fauteuils roulants, une mesure longuement réclamée par les associations. C’était une annonce faite sur l’antenne de Sud Radio par la ministre déléguée au personnes en situation de handicap et aux personnes âgées Charlotte PARMENTIER LECOCQ le 30 novembre 2024 dans Faut Que Ça Change, qui s’engageait au déplafonnement des remboursement des fauteuils roulants et à une prise en compte des fauteuils roulants de sport.  

Actuellement, un fauteuil manuel peut coûter 10 000 euros, pour un remboursement de l’Assurance Maladie plafonné à 600 euros. À partir du 1ᵉʳ décembre 2025, certains fauteuils seront pris en charge à 100 %.

Toutefois, ce remboursement ne concernera que les modèles figurant sur une liste officielle validée par l’Assurance Maladie. Probablement là, une initiative qui vise à limiter les abus et sur-facturation par les acteurs du secteur ? Les Collectifs de personnes en situation de handicap et les associations dénoncent de leur côté, une avancée en trompe-l’œil, qui exclut des fauteuils sur-mesure ou adaptés à des besoins spécifiques.

Une dynamique réformatrice, mais des doutes persistants

Si Catherine Vautrin défend une approche pragmatique et équilibrée, les résultats concrets de ces réformes seront scrutés de près. Les comités interministériels suffiront-ils à impulser un véritable changement ? La solidarité à la source simplifiera-t-elle réellement les démarches sans remettre en cause les droits des allocataires ? Autant de questions qui restent ouvertes, alors que la ministre assure vouloir concilier efficacité administrative et justice sociale.

L’avenir dira si ces mesures marquent un véritable tournant ou s’inscrivent dans la continuité d’un réformisme prudent. Ce qui est certain, c’est que ces sujets seront au cœur du débat public dans les mois à venir et sur Sud Radio dans Faut Que Ça Change.

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