Les médias parlent constamment de la guerre Ukraine-Russie comme des conflits au Proche-Orient. Mais personne ne parle du Soudan, de ses 45 millions d’habitants, dont 27 millions touchés par le conflit entre deux généraux désireux d’avoir le pouvoir, et de contrôler les ressources du pays.
Soudan : deux généraux qui se font la guerre
On parle de 150 000 civils tués dans cette guerre oubliée. "Il faut rappeler que le Soudan est le troisième plus grand pays d’Afrique après l’Algérie et la RDC, précise Jean-Claude Félix-Tchicaya, chercheur à l'Institut de Prospective et Sécurité en Europe (IPSE). C’est un conflit sous cloche, comme le dit l’ONU. Pour le secrétaire général de l’ONU, il s’agit de la crise armée la plus grave du moment."
"Sur à peu près 50 millions d’habitants, 25 millions sont concernés, et cela s’étend à tout le pays. Khartoum est concernée par cette guerre fratricide entre deux généraux qui étaient amis. L’un, le général Daglo dit Hemetti, à la tête de la Force de Soutien Rapide, était le bras armé de l’ancien dictateur, El Béchir, resté pendant 30 ans. En 2019, après une révolution populaire remarquable, il a été destitué et est incarcéré. Le général Al-Bourhane, à la tête de l’armée régulière soudanaise, mène des actions plus qu’irrégulières, des massacres, des viols…"
150 000 civils tués : "Par rapport à l'Ukraine et au Proche-Orient, la guerre au Soudan est mis dans l'ombre, et quasiment sous cloche ! Alors qu'il y a des massacres ! Des viols !" alerte Jean-Claude Félix-Tchicaya #GrandMatin https://t.co/roHAJx8Z1G pic.twitter.com/Vk1oFKILcS
— Sud Radio (@SudRadio) November 13, 2024
Des migrations d'abord intra-africaines
"Il faut dire que l’armée est très ancrée au Soudan. Les deux sont soutenus par de nombreux pays étrangers. Wagner est l’armée protectrice des minerais, car c’est un des pays les plus riches d’Afrique, avec une population des plus appauvries. L’Amérique et l’Union Européenne sont pris entre deux feux. 12 millions de Soudanais sont déplacés au Soudan, et trois millions à l’étranger. On ne naît pas migrant, on le devient, notamment à cause de deux généraux qui se battent pour l’or et les minerais."
"Aujourd’hui, je ne vois aucune alternative à ces deux généraux, confie Jean-Claude Félix-Tchicaya, chercheur à l'Institut de Prospective et Sécurité en Europe. L’Union Africaine, la première instance concernée, est bien silencieuse. Les viols sont quasi systématique au Soudan. Ce conflit se passe sous cloche dans l’un des plus grands pays d’Afrique. Je rappelle que 80% des migrations africaines sont d’abord intra-africaines."
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