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Gagnez vos places pour les JO de Paris 2024 !

Par Yann Pêcheux

Toujours engagé dans les causes sociales et solidaires, Sud Radio s'associe avec le collectif Handicap Visuel (CFPSAA) pour vous permettre de gagner des places pour les prochains Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 ! Découvrez les ambitions et l'objectif du collectif à travers notre interview d'Anthony Martins-Misse, un judoka non-voyant de 35 ans très impliqué en faveur de l'inclusion des sportifs atteints de handicap visuel. Un parcours très inspirant, révélateur d'une personnalité et d'un courage hors-normes.

vignette article jeux paralympiques handicap

À quelques semaines des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024, il est venu le temps de se pencher sur les acteurs de cet évènement mondial. Pour l'occasion, Sud Radio a voulu mettre en avant son engagement en faveur des personnes en situation de handicap en s'associant au collectif Handicap Visuel. Venez à la rencontre d'Anthony Martins-Misse, double médaillé aux championnats du monde de judo.

Sud Radio : Bonjour Anthony ! Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? 

Anthony Martins-Misse : Je m'appelle Anthony Martins-Misse, j'ai 35 ans, je suis judoka paralympique, également chef d'entreprise ... et je suis non-voyant. Sur le plan associatif, je suis investi dans une commission qui a pour charge la promotion des intérêts des aveugles, amblyopes et malvoyants de France, notamment auprès des instances gouvernantes, particulièrement pour les Jeux Olympiques et Paralympiques, avec tous les dispositifs d'accessibilité proposés aux personnes mal et non voyantes pendant et en marge des épreuves. Nous avons aussi la charge de distribuer les places offertes par le gouvernement et les instances à nos bénéficiaires. De façon générale, le collectif Handicap Visuel veut accompagner les personnes avec une déficience visuelle dans leur vie, l'éducation, la carrière, la reconversion professionnelle ... Tout ça, on le fait grâce au socle, c'est-à-dire les associations membres de la CFPSAA (Confédération Française Pour La Promotion Sociale Des Aveugles Et Amblyopes) qui se réunissent pour parler d'une seule et même voix.

SR : Que pensez-vous de l'ampleur des moyens mis en place par l'état pour mettre en avant le handisport ? 

A M-M : À titre personnel, je pense qu'il reste encore beaucoup à faire ! Il y a du travail à mener, notamment dans l'accompagnement du double projet entre la vie pro et la vie du sportif, et pas que dans la carrière, mais aussi avant. Si on veut amener les gens aux Jeux Olympiques et Paralympiques, il faut déjà les emmener au sport : il faut faire des détections, il faut aussi convaincre, parce que ça fait toujours peur de parler sport quand on est en situation de handicap, quand on en a très peu ou jamais fait ... Il faut ensuite donner les moyens, par exemple via des stages, afin que ça ne soit pas trop contraignant pour la carrière. On peut dire qu'il y a une volonté de l'état d'accompagner les athlètes de haut niveau, mais peut-être que cela est arrivé un peu tard pour que ces jeux paralympiques soient à la hauteur de tout ce qu'on peut attendre, mais c'est déjà encourageant pour la suite. C'est déjà difficile lorsqu'il faut éduquer ou rééduquer une société toute entière, il doit y avoir de la sensibilisation. Il ne peut pas y avoir de politique sans lois, pas de lois sans qu'il y ait des gens pour la faire respecter. Vous pouvez avoir toutes les bonnes volontés politiques du monde, si la société derrière ne prend pas, ça ne marche pas ! On le voit bien dans d'autres secteurs que le handicap ...

 

"Je travaille deux fois plus que les valides pour avoir à peu près le même résultat"

 

SR : Est-ce que les missions du Collectif Handicap Visuel sont suffisamment connues du grand public ?

A M-M : Il y a un manque d'engouement sur les Jeux Paralympiques. Et ça, sans connaître les efforts fournis par les athlètes, qui pourtant travaillent beaucoup plus que les athlètes valides ! Il y a une charge de travail, de la vie personnelle, et la charge sportive. C'est un travail de tous les jours, de longue haleine, ça prend plusieurs heures par jour, pour pouvoir juste être au niveau de ceux qui, dans les autres pays, c'est vraiment leur métier. Nous (en France), on a encore beaucoup d'efforts à faire là-dessus. Il y a très peu de sportifs paralympiques professionnels. On vit à coups de subventions, d'aides publiques ou privées, un peu de sponsoring, mais la notion de sportif paralympique professionnel n'existe pas.

SR : On imagine que la reconnaissance de cette notion est au cœur du combat du collectif ? 

A M-M : En tout cas, il ne peut pas y avoir de sportifs de haut niveau paralympique sans accompagnement. Il faut détecter, accompagner et élever vers le haut niveau. Cela passe pour des moyens à tous les niveaux. Au très haut niveau, il faut pouvoir aider financièrement, aider sur l'encadrement parce que cela induit d'autres choses : par exemple, une personne mal voyante a besoin de transports, et elle ne peut pas forcément utiliser les transports en commun, car c'est une notion de fatigabilité supplémentaire. Une fois sur site, la personne mal voyante a besoin d'être guidée, d'être accompagnée sur les machines, sur l'entraînement, dans les vestiaires ... Donc il y a cette notion de compensation de l'autonomie qu'il faut réussir à mettre en œuvre. D'un point de vue purement financier, il y a déjà une certaine charge quand on est un athlète valide, il y a donc une double charge quand on est en situation de handicap, alors que les deux compétitions sont tout aussi exigeantes. Globalement, je travaille deux fois plus que les valides pour avoir à peu près le même résultat.

 

Handicap dans le sport : "Il reste encore beaucoup à faire !"

 

SR : Quelle est votre actualité ? Est-ce que vous vous préparez pour les Jeux Paralympiques de Paris ?

A M-M : J'ai eu beaucoup de blessures et de problèmes de santé ces derniers mois, donc aujourd'hui, je me prépare à me re-préparer (rires) pour entamer les prochaines Paralympiades dans de meilleures conditions ! Sinon, je vais accompagner mes camarades qui vont partir en sélection et les soutenir du mieux que je le pourrai. C'est ça le collectif, même sans partir au combat, on soutient les camarades qui partent défendre les couleurs du pays. Il y a un grosse solidarité : je fais un sport qu'on dit individuel, mais en réalité c'est un esprit collectif avant tout ! Mais me concernant, j'espère vite retrouver les tatamis, remporter des médailles, et j'espère une médaille d'or à Los Angeles (aux Jeux Olympiques et Paralympiques de 2026) ! D'ici là, j'espère pouvoir parler de sport, et continuer à faire connaître le sport paralympique.

Propos recueillis par Sud Radio.

Faites vos jeux ! Vous souhaitez assister aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, et offrir votre aide à une personne en situation de handicap visuel ? Afin de rendre le sport olympique et paralympique accessible à tous, Sud Radio s'associe au collectif Handicap Visuel pour vous faire gagner des places ! Vibrez au rythme des Jeux et permettez à une personne mal ou non voyante de de le faire à vos côtés, et restez à l'écoute de Sud Radio pendant la période du 27 mai au 28 juin pour participer à notre concours exclusif. 

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