Les réactions de certains en France comme au Moyen-Orient peuvent surprendre après la chute du régime de Bachar al-Assad.
Chute d'al-Assad : "Des retournements de veste"
"Cela me fait sourire, réagit Maya Khadra, journaliste indépendante franco-libanaise, spécialiste du Moyen-Orient. Très sincèrement, je m’attendais à ces retournements de veste. On y a aussi assisté au Moyen-Orient et en Syrie. Tous ceux qui appuyaient ce régime ont accueilli à bras ouverts les rebelles. Au Liban, ceux qu’ont appelait les collaborateurs et les pions du régime syrien ont fait pareil."
"En France, je m’attendais aussi à ce retournement de veste électoraliste. Rima Hassan, née en Syrie, ne s’est jamais prononcée sur la crise syrienne. Ni sur les prisons, les abattoirs d’al-Assad ou l’utilisation des armes chimiques. Je trouve qu’il y a là une certaine forme d’hypocrisie."
Chute de Bachar al-Assad : "Oui, Abou Mohammed al-Jolani est un islamiste dangereux, mais j'ai l'impression qu'il y a une main invisible qui a orchestré tout cela. Qui est derrière ? s'interroge @MayaKhadra #GrandMatin https://t.co/cbtK5AiGcW pic.twitter.com/2jjXk5BWml
— Sud Radio (@SudRadio) December 9, 2024
"Peut-être la main américaine"
"Dans la prison de Saidnaya, on a découvert l’horreur, raconte Maya Khadra, journaliste indépendante franco-libanaise. Des confrères sur place nous parlent d’enfants nés en prison, qui n’ont jamais vu la lumière du soleil. Ils sont nés dans l’horreur. Ce sont les enfants des viols des femmes détenues par les geôliers. Dans cette énorme prison, il y a un souterrain que l’on appelle la chambre rouge, là où les pires tortures étaient exercées. Après la chute de ce régime effroyable, le Liban s’est réjoui. Il y avait une liesse populaire incroyable, et le champagne a été ouvert en direct à la télévision."
Et maintenant ? "Al-Joulani est l’homme fort, mais avec des limites. Son passé djihadiste n’a pas commencé avec la révolution syrienne. Il a rejoint le fameux HTS qui a pris toutes ces villes. Cela reste quelqu’un de dangereux. Mais depuis la chute d’Alep, il y a une semaine, j’ai l’impression qu’une main invisible orchestre tout cela. La Turquie n’est pas si habile que cela. Les communiqués en arabe mettent en garde contre le pillage des églises, les abus contre les chrétiens. Peut-être y a-t-il une main américaine. Je trouve qu’après l’élection de Donald Trump, des digues ont sauté au Moyen-Orient. Les événements se sont accélérés afin de préparer le terrain pour un minimum de stabilité avant l’investiture du président Trump le mois prochain."
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