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Témoignage : elle sauve des mineures de la prostitution

Jennifer Pailhé, fondatrice de l’association “Nos ados oubliés”, se bat pour les enfants victimes de la prostitution.

prostitution
Les mineurs représentent 30% des personnes prostituées. (c) AFP

Toulouse est sous le choc : un ado de 15 ans a été tué d'une balle dans la tête par un autre adolescent. À cette occasion, un dossier de La Dépêche du midi dévoile que tous deux travaillaient pour un réseau de prostitution de jeunes filles mineures par des adolescents.

Prostitution : de jeunes filles influençables

Jennifer Pailhé, fondatrice de l’association “Nos ados oubliés”, se bat pour les enfants victimes de la prostitution, à Toulouse et dans la région. Elle a elle-même été victime d’un réseau. "Je me suis rendue compte qu’il y avait énormément de jeunes filles victimes de ce phénomène de prostitution, explique-t-elle. Elles sont sous emprise, vulnérables, manipulées. Malheureusement, pas grand chose n’est mis en place pour les éduquer, prévenir, renforcer leur protection."

Comment tombent-elles, parfois très jeunes, entre les mains de proxénètes ? "Dans cette histoire de Toulouse, c’est la première fois que l’on est confronté à un proxénète de 15 ans. Ce sont beaucoup de jeunes filles ayant vécu un traumatisme dans l’enfance, facilement influençables. Elles ne se reconnaissent pas victimes, ne se voient pas comme des prostituées."

 

"Pas la même notion du bien et du mal"

"Elles ont aussi été influencées par cette hypersexualité véhiculée sur les réseaux sociaux, estime Jennifer Pailhé, fondatrice de l’association “Nos ados oubliés”. Il n’y a pas l’éducation à l’appartenance de son corps, aux limites du consentement. Elles n’ont pas la même notion du bien et du mal que nous. Elles ne sont pas assez informées, pas assez éduquées."

Jennifer Pailhé, fondatrice de l’association “Nos ados oubliés” a été confrontée jadis à l’inertie du système judiciaire et à l’absence d’intérêt de la police. "J’avais l’impression que la justice était un obstacle pour sauver mon enfant. Mais c’était un phénomène méconnu à l’époque. Les professionnels n’y sont pas vraiment formés." Comment sortir ces jeunes filles de la prostitution ? "Ce n’est pas évident, on essaie de les accompagner, par l’insertion, la psychologie et l’accompagnement juridique. Parents et fratrie sont aussi victimes."

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