Un maire LR est accusé d'islamophobie par une bachelière voilée. Elisabeth Lévy réagit.
Samedi, Francheville (Rhône) organise une cérémonie pour les bacheliers avec mention. Ils reçoivent un prix (100 euros), puis posent avec le Maire LR Michel Rantonnet. Parmi les lauréats, Bilqis, seule voilée précise-t-elle. Quand elle s’avance pour la photo, le maire s’éclipse quelques secondes, puis revient pour le lauréat suivant. Elle pose avec une adjointe.
Ce récit parait confirmé par la vidéo qu’elle poste sur Tik Tok, et raccord avec les idées du maire. Bilqis ajoute qu’avec sa famille, elle a voulu lui parler. «Je ne peux pas parler ni prendre de photo avec vous», aurait-il dit.
La vidéo relayée par le CCIE devient virale. Sur les réseaux, ça suscite une bataille rangée. Les partisans du maire rappellent en termes plus ou moins choisis que le voile n’est pas français. Ceux de Bilqis le traitent de facho/raciste et évidemment islamophobe. Des élus écolos font chorus. Le groupe Francheville respire demande « des excuses publiques». Bilqis annonce qu’elle va porter plainte. Et donner son prix pour la Palestine. Quel est rapport le rapport ?
Qui a raison ?
Je comprends la tristesse de Bilqis, qui voulait que sa famille soit fière d’elle. Le maire aurait pu/dû être plus courtois/pédago. Robert Ménard n’aurait pas fui, il lui aurait expliqué pourquoi son voile le choquait, mais avec un mot gentil pour ses résultats, et pour ses parents. Il est préférable de défendre ses principes sans froisser des individus.
Mais cette exigence de tact vaut pour elle et ses défenseurs. Au lieu de hurler à l’islamophobie, de rameuter les réseaux, elle devrait essayer de comprendre pourquoi le voile heurte tant de ses concitoyens. Parce que le voile est un affichage identitaire, un signal faible de séparatisme qui signifie musulman d’abord. Et un étendard de nos ennemis. La loi ne lui interdit pas de le porter dans une salle des fêtes mais elle aurait pu s’abstenir comme dans un lycée.
La seule façon de mener le combat culturel, est de parler franchement. Les musulmans ne sont pas des enfants. Leur dire que l’égalité entre les individus qui est un absolu, ne signifie pas l’égalité de statut entre les cultures. C’est aux derniers arrivés de s’adapter aux moeurs françaises. Ce n’est pas une punition. Au lieu de se complaire dans le confort victimaire, ils devraient comprendre que la France peut être une chance pour l’islam.