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Une "contribution modeste"… ou le grand retour masqué de la taxe d’habitation ?

Par Philippe David

Dans une déclaration récente, François Rebsamen, ex-maire de Dijon et actuel ministre de l’Aménagement du territoire, évoque une "contribution modeste" pour financer les services publics locaux. Une formule qui, derrière sa douceur sémantique, ravive le souvenir d’un impôt que l'on croyait enterré : la taxe d’habitation.

Francois Rebsamen, Minister for Regional Planning and Decentralization, is at the Elysee Palace after the Council of Ministers in Paris, France, on April 28, 2025. (Photo by Andrea Savorani Neri/NurPhoto) (Photo by Andrea Savorani Neri / NurPhoto / NurPhoto via AFP)

Comme d'habitude, je vais remettre le clocher au milieu du village, un village qui s'appelle Dijon, préfecture de la Côte d'Or.

Pourquoi Dijon ? Parce que c’est la ville dont François Rebsamen a été longtemps maire, un François Rebsamen qui a tenu des propos dans Ouest France hier qui ne m’ont pas fait monter la moutarde au nez mais qui m’ont mis le sourire aux lèvres, tant l’usage de l’euphémisme par l’intéressé est aussi subtil qu’un grand vin de Bourgogne peut l’être en bouche (désolé pour Virginie Calmels, qui a été élue à Bordeaux).

Ainsi, le Ministre de l’Aménagement du territoire a déclaré :

« On ne va pas recréer la taxe d’habitation, non. Sa suppression était une bonne décision, elle a créé un gain de pouvoir d’achat, on ne reviendra pas là-dessus » avant d’ajouter que la piste d’une « contribution modeste » pour le « financement des services publics de la commune » est à envisager afin de « renouer le lien » entre les collectivités et les citoyens qui y résident.

Vous avez bien entendu : supprimer la taxe d’habitation était une bonne décision, mais on envisage de créer pour la remplacer une « contribution modeste ». Un niveau d’euphémisme digne de celui utilisé par les politiques en 1956, quand ils créèrent la vignette automobile qui serait, selon le ministre des Finances de l’époque Paul Ramadier, temporaire. Un temporaire qui dura jusqu’en 2000, c’est-à-dire un temporaire de 44 ans…

J’avais, dans un précédent coup de gueule, dit que la suppression de la taxe d’habitation avait été une erreur et une injustice. Parti pris qui m’avait valu un mot fleuri de Cécile de Ménibus, écrit sur un papier pendant mon passage à l’antenne — mot de 6 lettres commençant par un O et finissant par un E. Mais Cécile ne verra probablement pas ce retour d’un mauvais œil, puisqu’il s’agira d’une « contribution modeste », le tout étant de savoir quelle sera la quantité de "modeste".

Bref, quand on regarde le second quinquennat de Macron, il défait tout ce qu’il a fait dans le premier. Outre le retour de la taxe d’habitation qui ne dit pas son nom, le virage à 180° sur la justice avec Darmanin, après Belloubet et Dupond-Moretti, et après la politique du « quoi qu’il en coûte », on pleure en pensant à tout ce qu’elle va nous coûter.

Une situation qui me rappelle Pénélope dans l’Odyssée, qui détricotait la nuit ce qu’elle avait tricoté le jour. Une métaphore de circonstances, puisque la France vit en ce moment une véritable tragédie grecque…

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