Cette étude va faire pleurnicher dans les chaumières féministes ! Elles vont y voir une nouvelle preuve que l’infâme patriarcat, et les stéréotypes de genre comme on dit dans la novlangue sociologique, ont la vie dure.
Ce n'est pas un sondage, mais une enquête menée depuis six ans, avec des données concernant au moins 100 000 couples hétérosexuels, et publiée dans une grande revue de démographie.
Je ne vais pas vous assommer de chiffres. Le résultat est : Quand une femme gagne plus que son conjoint, le risque de divorce est plus élevé que quand c’est le contraire. Et plus l’écart augmente, plus le risque augmente. C'est vrai à tous les âges, et encore plus chez les faibles revenus.
Pour le féminisme contemporain consistant essentiellement à démontrer que les femmes sont les chouchoutes du malheur, qu'elles sont asservies, agressées, sous-payées, humiliées, il y a une conclusion évidente : Ces messieurs, qui se prennent toujours pour des pater familias tout puissants, supportent mal que leurs femmes réussissent mieux qu’eux (si la réussite se mesure au revenu). C’est d’ailleurs l’interprétation privilégiée par l’INED qui observe des difficultés conjugales chez "ces couples hors-norme, qui ne suivent pas le modèle dominant de l’homme 'gagne-pain'". Les résultats indiquent clairement, dit INED, "que dévier des normes est difficile à accepter même dans des pays comme la France où l’emploi féminin est élevé et soutenu par des politiques familiales".
En quoi cette interprétation est-elle contestable ?
Cette interprétation est sexiste ! Comme si les femmes subissaient tout ce qui leur arrive. En réalité, la plupart du temps, ce sont les femmes qui partent. Peut-être sont-elles plus enclines à divorcer quand leur conjoint gagne moins. D’ailleurs l’INED l’envisage, mais au conditionnel. Mais surtout, aujourd’hui, un tiers des femmes gagnent plus ou autant que leur conjoint. Elles sont plus autonomes financièrement, et donc plus libres. Elles partent quand elles veulent. C'est une bonne nouvelle, et c’est pour ça que ça hérisse les féministes.