Elle était placée en état de mort cérébrale et vient de mourir ce mardi matin. À Marseille, la guerre que se livre les trafiquants de drogue a fait une nouvelle victime. Cette jeune femme de 24 ans avait pris une balle perdue dimanche soir pendant une fusillade dans la cité St Thys dans le 10eme arrondissement de Marseille. Elle était chez elle dans sa chambre et n’a aucun lien avec les trafics.
"J'ai vu une femme par terre dans une marre de sang"
Lui, a entendu des tirs et des cris. Ce voisin de 17 ans est le premier a avoir porté secours à la jeune femme qui vivait juste au-dessus, au 3eme étage. Il témoigne de ce qu'il a vécu ce soir là au micro Sud Radio de Lionel Maillet. "Quand je suis arrivé dans la chambre, j'ai vu une femme par terre dans une marre de sang. Après, automatiquement, j'ai effectué un massage cardiaque et les pompiers sont arrivés 2-3 minutes après. De ce que disent la famille et la police, elle était debout dans sa chambre, elle a pris une balle perdue et j'ai vu deux hommes à scooter tout en noir. Le passager avait une kalachnikov dans la main".
"À Marseille, la police ne fait plus trop peur"
L'homme en question aurait tiré en rafales à l’aveugle dans cette cité St Thys devant un point de deal. Alors, les habitants sont unanimes, les trafiquants sont en train de gagner du terrain. "Nous, on demande des rondes régulières de la BAC (Brigade Anti Criminalité) pour que le réseaux ne puissent pas s'installer. Si on ne fait pas le nécessaire maintenant, ce sera trop tard" avertit cet habitant de la cité marseillaise. "La journée, ça va, il ne se passe pas grand chose mais la nuit, il faut éviter de sortir ici. Ils ont vraiment pris la confiance. La police ne fait plus trop peur".
"Nous sommes engagés dans une bataille"
Les effectifs viennent d’être renforcés assure la préfète de police Frédérique Camilleri qui observe de tensions dans les quartiers sud de Marseille. "L'argent est le moteur de tout ça. Donc il vont chercher toujours de nouveaux territoires à conquérir, de nouveau consommateurs à aller chercher. Nous sommes engager dans une bataille parce que si on ne le fait pas, on laisse la pieuvre étendre son influence sur la vie des habitants, sur les quartiers".
La guerre que se livre les trafiquants a déjà fait 3 victimes collatérales depuis le début de l’année. Selon un dernier bilan, 42 personnes sont mortes et 110 autres ont été blessées après des règlements de compte sur fond de trafic de drogue.
Reportage de Lionel Maillet