Alors que la maladie de la langue bleue inquiète de plus en plus les éleveurs français, nous avons voulu tendre le micro à un agriculteur afin de mieux comprendre cette pathologie, et les enjeux qui en découlent. Jérôme Bayle, éleveur bovin et leader du mouvement des agriculteurs en Haute-Garonne, était l'invité de la matinale de Sud Radio au micro de Jean-Marie Bordry.
Une forme de fièvre bovine
Comme l'explique Jérôme Bayle, la maladie de la langue bleue n'est que le surnom d'une pathologie bien précise : la FCO, pour fièvre catarrhale ovine. L'agriculteur nous confie avoir réalisé des analyses sur son troupeau, mais il ne sait pas encore s'il est contaminé : "Les résultats d'analyse devraient arriver aujourd'hui ou lundi au plus tard". Il soupçonne la FCO comme responsable, car certaines de ses vaches boitent, ou ont le mufle gonflé.
L'agriculteur rappelle que la FCO avait déjà sévit dans les Pyrénées en 2006 et en 2014 : "Elle avait disparu, mais elle est revenue petit à petit l'an dernier, dans le centre de la France, l'Aveyron et le Massif central". Jérôme Bayle évoque également la MHE, la maladie hémorragique épizootique : "jusqu'à maintenant, on suspectait de suite la MHE, maintenant c'est MHE-FCO (...) J'ai un ami qui a fait des analyses sur deux de ses animaux, la semaine dernière, une était positive à la MHE et l'autre à la FCO".
L'agriculteur fustige également le manque de traitements : "Cela arrive à grand pas et malheureusement au printemps, on a pas assez eu de vaccins car le Groupement de Défense Sanitaire et les vétérinaires nous ont prévenu mais il n'y avait plus de vaccins".
Une maladie mutagène aux lourdes conséquences
Jérôme Bayle nous détaille également comment la FCO, qui menaçait initialement les ovins, est devenue une menace pour l'élevage bovin : "Il y a une mutation. C'est un moucheron, le culicoïde, qui pique les animaux, et il ne les regarde pas !". L'agriculteur évoque des conséquences désastreuses sur certains cheptels : "J'ai des amis dans les PO qui ont été impactés le mois dernier, c'est arrivé qu'il y ait jusqu'à 60% de mortalité sur les brebis, et 2-3% sur les bovins. Il y a des conséquences : avortements, frais vétérinaires, surveillance, stress ..."
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